Après un interrogatoire à l’Audience Nationale de Madrid, puis une longue attente durant toute la journée de mercredi, la maire gipuzkoar d’Arrasate (EAE-ANV), Ino Galparsoro, a été écrouée tard dans la soirée dans la prison de Soto del Real (Etat espagnol).
A la demande du Ministère public de l’Audience Nationale espagnole, Dolores Delgado, et des accusations populaires des associations Dignité et Justice et des victimes du terrorisme (AVT), le juge de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzon a signé l’ordre d’incarcération. Les raisons invoquées sont la "collaboration avec une organisation terroriste" et la "violation de la suspension des activités d’ANV" qui est effective depuis le 8 février dernier.
Six jours à peine après l’échec de la motion dite "éthique" présentée contre EAE-ANV à la mairie d’Arrasate, le juge du tribunal spécial destitue la maire en l’envoyant directement en prison.
En outre, le magistrat a menacé d’agir contre les autres représentants de la formation abertzale qui, lors des dernières élections du mois de mai 2007, avait obtenu 432 élus autorisés sur l’ensemble du Pays Basque sud.
La voix pénale
Cette destitution est un rêve devenu réalité pour le PNV et le PSE, qui n’avaient pas réussi à l’obtenir à travers la volonté populaire qui s’était exprimée lors de la session plénière du jeudi 24 avril. Il est vrai que cet échec a provoqué une tempête politique dans l’Etat espagnol. Mais ce qui n’a pas été obtenu par la voie politique à Arrasate, a été acquis par la voie pénale depuis un tribunal spécial de Madrid.
L’avocat de la défense, Iñigo Iruin, s’est montré indigné par l’arrestation et a précisé que cette décision "ouvrait la voie pénale à l’ensemble des élus". Il a aussi durement critiqué la procédure en assurant "qu’elle a été établie sur l’instant".
A travers des communiqués respectifs, Batasuna et Askatasuna coïncident sur le fait que l’emprisonnement de Galparsoro était "un pas significatif" dans la stratégie répressive et qu’il s’agit d’un "cas incroyable" en Europe.