Shanghai - Prises de court par la sortie de la chanteuse islandaise Bjork qui a évoqué la question du Tibet le week-end dernier en plein concert à Shanghai, les autorités chinoises ont annoncé un renforcement des contrôles sur les chanteurs et autres artistes étrangers.

Bjork a scandé le nom de la région himalayenne occupée par la Chine à la fin de sa chanson Declare Independence (un des titres phare de son sixième album solo, Volta), chanson dédiée à l’origine au Groenland et aux Iles Féroé, mais durant laquelle elle a scandé "Tibet, Tibet", selon des vidéos diffusées par le site YouTube.

Pour le ministère chinois de la Culture, cet éclat "a non seulement enfreint les lois et régulations chinoises, mais aussi heurté les sentiments du peuple chinois et est allé à l’encontre du code professionnel d’un artiste".

Le ministère précise qu’il va ouvrir une enquête sur le déroulement du concert de Shanghai et que l’affaire sera gérée en accord avec la loi.

Le ministère de la Culture chinois a indiqué qu’il allait "renforcer les contrôles sur les artistes étrangers se produisant en Chine afin d’empêcher tout nouveau cas similaire", ajoutant : "Nous ne tolérerons jamais aucune tentative de séparer le Tibet de la Chine et n’accueillerons plus les artistes qui agissent ainsi". Pour le ministère "une artiste a délibérément transformé un spectacle commercial en performance politique, au mépris de la loi chinoise et des sentiments du public chinois", et un porte-parole a ensuite affirmé que "si Bjork continuait de se comporter ainsi, (la Chine) pourrait envisager ne plus jamais l’autoriser à se produire" sur son sol.

Sur son site internet, la chanteuse se défend de toute volonté de politisation et dit avoir exprimé une opinion personnelle. Elle écrit: "Cette chanson a été écrite d’un point de vue personnel, mais le fait qu’elle se soit appliquée à son sens le plus large, la lutte d’une nation oppressée, me donne beaucoup de satisfaction."

"J’aimerais souhaiter à tous et à toutes les nations bonne chance dans le combat pour leur indépendance", ajoute la chanteuse.

La Chine, qui a pris le contrôle du Tibet à partir de 1950, estime que cette région est une partie inaliénable de son territoire.