Le PSOE s’est imposé comme première force en pays basque sud. Le parti de Zapatero est devenu hier le parti le plus voté dans la communauté autonome basque, avec une différence de pourcentage de vote sur le PNV, grands perdants de cette journée électorale, de plus de 10 points. Ce constat peut être attribué à la bipolarisation entre Zapatero et Rajoy, même si les précédentes élections avaient connu la même tendance juste après les attentats du 11 mars.

De plus, en analysant les quotas d’abstention en pays basque sud et dans l’état espagnol, l’appui qui peut s’attribuer à la gauche abertzale est similaire aux élections municipales et forales de 2007, avant la rupture du cessez-le-feu d’ETA. Il est aussi impossible de ne pas se référer aux évènements de ces deniers jours avec l’attentat mortel contre Isaias Carrasco, où non seulement les partis politiques qui participent aux suffrages, mais aussi les médias dans leurs colonnes, ont appelé à pénaliser la gauche abertzale.

Les partis nationalistes en baisse

La chute électorale qu’a connue le PNV est spécialement parlante, non seulement en ce qui concerne la perte d’un siège dans le Congrès des députés, mais surtout pour la perte de plus de 100 000 voix par rapport aux élections de 2004.

Même si hier soir les porte-parole du PNV (que ce soit Josu Erkoreka ou Iñigo Urkullu) attribuaient les résultats à la bipolarisation jusqu’à l’extrême de la campagne entre PP et PSOE, et avaient même commenté que le vote du PNV « avait résisté », les futures analyses internes ne manqueront pas d’être bien plus approfondies.

Que ce soit en provenance du PSOE ou du PP, beaucoup de voix essaieront de lier le revers du PNV avec la proposition de consultation populaire formulée par le président basque Ibarretxe. En effet, ladite proposition a soulevé une vive polémique entre partis abertzale, majoritaireent favorables à la consultatio, et partis espagnols, farouchement opposés. Mais cette lecture est beaucoup trop simpliste. En effet, il est indéniable que la perte de voix du PNV est identique en Gipuzkoa, où la direction locale soutient ouvertement la proposition d’Ibarretxe, et en Bizkaia, où le principal candidat, Josu Erkoreka, est un proche du secteur de Josu Jon Imaz, critique envers la consultation populaire. De plus, cette chute de voix du PNV se produit sous la coupe de Iñigo Urkullu, qui fut un des principaux soutiens de l’ex président du Euzko Buru Batzar Josu Jon Imaz. La perte de vitessedu PNV va donc au delà de la seule proposition de consultation populaire, et l’électeur du Pays Basque sud a plutôt choisi de se focaliser sur les enjeux globaux du duel Zapatero-Rajoy, que sur les enjeux plus locaux.