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Le JPB > Sujet à la une 2008-01-23
Des "Maîtres du monde" devenus incertains
·Chefs d’Etat et de multinationales se réunissent cette semaine à Davos, les altermondialistes (presque) partout ailleurs

Le gratin de la politique et de l’économie mondiales va pouvoir se pencher cette semaine sur les conséquences de la crise financière américaine lors du Forum économique mondial de Davos (Suisse), qui attend le salut du côté des pays émergents. Quelque 2 500 hauts responsables mondiaux sont attendus à partir de mercredi dans la station de montagne pour leur rendez-vous annuel, alors que l’économie mondiale est menacée de son plus fort ralentissement depuis l’éclatement de la bulle internet en 2001. Et que toutes les bourses du monde ont connu un plongeon lundi.

Le changement d’humeur risque d’être considérable par rapport à l’édition 2007, qui avait vu les chefs d’entreprise rivaliser d’optimisme : 90% d’entre eux prévoyaient alors une hausse de leur chiffre d’affaires durant l’année, soit le meilleur résultat en cinq ans.

Mais la crise du crédit immobilier est passée par là et le risque d’une récession aux Etats-Unis menace les perspectives mondiales en 2008, selon une étude publiée au début du mois par les organisateurs du Forum. Alors que la Réserve fédérale s’attend à des dépréciations d’actifs de 150 milliards de dollars liées à la crise des "subprime", les autres pertes du secteur financier "pourraient être considérablement plus élevées", selon cette étude, qui s’alarme aussi de la montée des prix de l’énergie et des produits alimentaires.

Le Forum 2007 ne s’était guère inquiété de l’état de l’immobilier aux Etats-Unis. Cette année, il ne faudrait pas à l’inverse "tomber dans un pessimisme excessif", plaide le fondateur du Forum, Klaus Schwab. Avec une économie mondiale qui ralentirait à 3,5% au lieu de 5% en 2007, le monde n’est pas en récession, souligne-t-il.

Les thèmes des réunions de Davos reflètent l’espoir de voir les pays émergents prendre le rôle de locomotive mondiale. Les congressistes sont ainsi appelés à se demander si "le monde s’enrhume toujours quand l’Amérique éternue", ou encore si "l’Asie est prête à jouer son rôle sur la scène mondiale".

Le Forum compte sur la présence d’une dizaine de dirigeants de "fonds souverains", ces entités publiques souvent originaires d’Asie ou du Moyen-Orient qui ont volé au secours ces derniers mois de grandes banques comme Citigroup, UBS, Morgan Stanley et Merrill Lynch, mais font l’objet de critiques pour leur opacité. "Nous devons comprendre comment ces fonds fonctionnent et Davos sera l’occasion de le faire", espère M. Schwab. "Il est de bon augure que le monde en développement joue un rôle majeur dans le concert des nations", ajoute le président du Forum, tout en reconnaissant que les fonds souverains soulèvent une problématique nouvelle: "Allons-nous vers un nouveau type de protectionnisme? Devons-nous créer des règlements pour les empêcher d’investir au niveau mondial?"

27 chefs d’Etat, 900 patrons

Comme en écho à l’incertitude ambiante, l’humanité semble plus pessimiste quant à l’avenir de l’économie mondiale: selon un sondage auprès de 61 600 habitants de la planète, seuls 33% des sondés s’attendent à ce que les générations futures jouissent d’un monde plus prospère, alors qu’ils étaient encore 40% il y a un an.

Autant de sujets de réflexion pour les 27 chefs d’Etat ou de gouvernement attendus à Davos, aux côtés d’une centaine de ministres et de plus de 900 patrons de grandes entreprises, sous bonne garde de l’armée suisse qui devra protéger plus particulièrement le président pakistanais Pervez Musharraf, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice et les Premiers ministres britannique, français et japonais.

De leurs côtés, les altermondialistes toujours vent debout contre les "Maîtres du monde" innovent une nouvelle fois leur contestation. Après avoir organisé pour la première fois le Forum social mondial à Porto Alegre plusieurs années de suite depuis 2001, puis à Mumbai (Inde) en 2004, puis "polycentrique" à Bamako et Caracas en 2006 et à Nairobi (Kenya) l’an dernier, ils organisent une semaine d’action, durant le Forum de Davos, partout où cela leur est possible, avec une journée d’action mondiale le 26 janvier prochain. Sur une centaine de pays, plus de 300 actions sont programmées 59 au Brésil, 33 aux USA, 27 en France, 14 en Espagne, 6 au Pays Basque (dont 5 en Hegoalde).



Au Pays Basque un "Alternatives & Résistances Tour 2008"
I.E.

Get on the bus ! C’est par un transport en commun, bien sûr, que les tenants locaux d’un "autre monde possible" organisent un "Alternatives & Résistances Tour 2008" à l’occasion samedi de "la journée de mobilisation et d’action mondiale" retenue par les altermondialistes en réponse au Forum économique mondial de Davos. Après avoir dé (ou re) centré le Forum social du Pays Basque au Pays Basque intérieur l’an dernier, le comité organisateur prévoit un tour operator anti-libéral, façon de montrer que "nous sommes capables aussi d’organiser autre chose que des débats" commente Amaia Fontang. Julien Lacoste remarque que l’initiative du millésime 2008 "est plus axée sur la revendication". Ainsi, happening, action, discussions et manifestation ponctueront cette journée en abordant des questions qui se déclinent "au niveau local et au niveau mondial" présente Véronique de Ladevèze qui cite la situation des sans-papiers, le problème des OGM, ou encore celui des déplacements avec le projet de nouvelles voies TGV. Autant de sujets qui seront "au c¦ur de l’actualité locale et mondiale dans les semaines à venir".

Ainsi, Me Laurence Hardouin de la Cimade, qui avec d’autres associations participe au Comité de parrainage de ce Forum social local, a annoncé que la manifestation devant le Centre de rétention d’Hendaye, qui doit rouvrir ses portes le 1er avril, serait transfrontalière. Elle s’est inquiétée d’un nouveau durcissement des lois avec notamment le projet visant à rendre possibles les expulsions collectives, ou le projet de circulaire européenne prévoyant d’allonger la durée de rétention (si dans certains pays elle est illimitée, en France elle est de 32 jours).

Nicolas Ducoulommier du Collectif Alerte OGM, a mis en avant l’action locale pour éviter la production d’OGM qui avait porté ses fruits, mais que nos assiettes pouvaient néanmoins en contenir (produits OGM entrant dans l’alimentation des bétails, ou tout simplement importés). "Il y a un problème d’étiquetage."

Victor Pachon du CADE, fort des recommandations élaborées aux 1re assises sur les transports au Pays Basque tenues samedi à Ustaritz, a souligné "l’aspect indécent" qu’il pouvait y avoir à "faire casser des noix de Dordogne en Moldavie, ou de faire décortiquer les crevettes hollandaises et danoises au Maroc". Et d’affirmer l’inanité d’un report modal par TGV qui, d’après ses promoteurs, capterait au mieux 4 000 camions en 2020 alors qu’il y en aura autant de plus sur l’autoroute. Et de plaider pour une décroissance des transports, en relocalisant les productions, en fabriquant des biens plus durables,.... Critique radicale et proposition d’alternatives, on retrouve bien la marque de fabrique d’un Forum social.


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