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Le JPB > Culture 2008-01-23
Festival international des programmes audiovisuels
L’Affaire Finaly : d’un fait divers à une affaire d’Etat en passant par le Pays Basque
·Ce dossier antisémite qui a impliqué le clergé basque est l'objet du documentaire de Korn-Brzoza. Il sera diffusé au FIPA

Dreyfus, Mortara et Finaly ont plusieurs points communs. Tous trois furent des affaires judiciaires témoins de la persécution des juifs en Europe, des relations crispées entre les institutions religieuses ou de la société des XIXe et XXe siècles. Une différence demeure. L’affaire Finaly s’est passée au temps du cinéma. Le réalisateur David Korn-Brzoza en a fait un documentaire avec des images d’époque. Le FIPA projette L’affaire Finaly les 23 et 24 janvier.

Parmi les témoignages on y trouve ceux des victimes. Gérald et Robert Finaly dévoilent, 54 ans après, leurs souvenirs d’enfance. Une enfance volée. Orphelins de parents morts à Auschwitz, au lendemain de la guerre, ils se retrouvent entre les mains de Mademoiselle Brun. Alors qu’ils sont circoncis, elle les fait baptiser. Mademoiselle Brun tient des propos antisémites, bien que, paradoxalement, elle ait aidé des juifs pendant la guerre. Du reste, comme de nombreux acteurs de cette affaire.

Lorsque la famille de leur mère tente de les retrouver, Mademoiselle Brun, cherche l’appui du clergé pour ne pas remettre ces enfants "aux juifs". Non seulement elle reçoit l’aide active de Mère Antonine de la congrégation Notre-Dame-de-Sion, mais elle a la bénédiction du Cardinal Gerlier. Le Pape Pie XII lui-même aura tout fait pour empêcher le retour des enfants.

Les opinions se déchaînent

En huit ans, le sujet prend une autre dimension. D’un fait divers, il devient une affaire d’Etat. A Grenoble, les audiences du procès qui oppose la famille à Mademoiselle Brun deviennent une place publique. L’accusation a comme avocat le renommé Me Maurice Garçon. Et dans la presse les opinions se déchaînent, ravivant de vieux débats entre catholiques et juifs, toujours d’actualité au lendemain de la Shoa. On va jusqu’à en faire des bandes dessinées.

En attendant, Gérald et Robert sont en cavale. D’internat en internat, ils atteignent Bayonne. Le Pays Basque n’a pas que l’avantage de se trouver près de l’Etat espagnol ; le clergé y a un grand soutien social. Grâce à ce réseau, les enfants sont cachés à Lazkao (Gipuzkoa). Mais au détour de ces péripéties, des prêtres basques sont arrêtés. Sans même savoir où se trouvaient les frères Finaly, Franco aurait proposé de les échanger contre des réfugiés républicains. Il n’en fut rien.

Finalement, c’est un accord entre les institutions juive et catholique qui va permettre aux enfants de retrouver leur famille en 1953. Celle-ci sera priée de ne pas porter plainte contre les personnes mises en cause dans cette affaire. Non seulement ces acteurs n’ont pas répondu de leurs actes, mais cette histoire ne les a pas empêchés de recevoir tous les honneurs. Le Cardinal Gerlier aura la médaille des Justes parmi les nations (1980) et à l’évêché de Bayonne, on sabrera le champagne à la libération des deux prêtres basques, comme le raconte l’Abbé Hirigouin dans le documentaire.

Tous les aspects

Cette intervention rend compte de l’état d’esprit de la société de l’époque. A travers les témoignages, les coupures de presse et les documents officiels, David Korn-Brzoza montre ces mentalités et la puissance de l’Eglise dans cet Etat laïc. De nombreux livres se sont penchés plus en profondeur sur ce sujet, dont dernièrement, Les deux orphelins écrit par Germain Latour. Cependant, ce film de près d’une heure donne les clés pour comprendre tous les aspects de cette affaire.

Le réalisateur s’était fait remarquer par le documentaire Echelon, le pouvoir secret qui revenait sur un système de surveillance nommé Echelon. Il a également réalisé French Connection, une histoire de famille, s’approchant du Milieu marseillais.


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