C’est à ne plus rien comprendre. On se demande même comment ces nombreux renversements de situation ne déteignent pas sur l’excellent parcours sportif... pour l’instant. Car après le remerciement du manageur Salva Iriarte et la démission de l’entraîneur Chris Coleman, c’est Pako Aiestaran qui à son tour quitte la Real Sociedad. L’ancien préparateur de Liverpool l’a annoncé à la presse hier après-midi lors d’une conférence où il a expliqué les raisons de son départ. Le soutien numéro un, l’homme de confiance du président Badiola quitte donc le navire txuri-urdin un mois à peine après son arrivée, 18 jours pour être plus exact.
Il se trouve que la première grande décision d’Aiestaran a été court-circuitée par le nouveau président. Le manageur avait annoncé Juan Carlos Oliva comme successeur de Coleman pour coacher l’équipe une de la Real, Badiola l’avait démenti quelques minutes plus tard. Une altercation qu’Aiestaran n’a pas forcément appréciée. Aiestaran évoque même "des différences importantes" avec l’homme qui le recruta pour la Real. Le manageur s’est dit "attristé" par la situation et s’est excusé auprès des "actionnaires, des supporteurs et même de certains dirigeants du club" qui pensaient que sa présence pouvait être bénéfique pour le club. "La semaine dernière je me trouvais à deux doigts de signer avec la Real sur un projet à long terme. Aujourd’hui je me réjouis de ne pas l’avoir fait" a déclaré l’ancien Red après avoir salué les joueurs et le personnel de Zubieta.
Le technicien gipuzkoar, avec une métaphore très expressive a souligné qu’"avec tous les commentaires que l’on me faisait, je pensais que j’allais au front en Irak. Je regardais en face et je ne voyais pas le danger. En revanche, j’ai oublié de regarder à mes côtés" a-t-il dit, faisant effectivement référence à son équipe dirigeante. Le démissionnaire est également revenu sur l’affaire Oliva dont l’arrivée à Donostia ne s’est pas concrétisée parce que Badiola n’en voulait pas : "J’ai fait les gestions au mois de décembre lorsque Coleman avait averti qu’il ne continuerait pas dans le cas où plusieurs recrues débarqueraient à la Real, or le président s’y est fermement opposé. J'ai alors compris que mes compétences étaient réduites, que mon champ de travail ne correspondait plus à celui qu’ils m’avaient proposé, il y a quelques mois".
Autant dire que le départ du bras droit de Badiola n’a pas été très bien compris du côté de la capitale gipuzkoar. D’autant qu’après le remerciement des manageurs Iriarte et Loren, et le coach Coleman, le domaine sportif du club reste sans véritable patron.
La mission de Badiola sera désormais double : trouver un entraîneur pour l’équipe une, et un staff qui parvienne à mettre en place une politique sportive qui tienne la route. Le tout le plus rapidement possible si toutefois les ambitions du nouveau président sont toujours dirigées vers un retour dans l’élite dès juin prochain.