Cela s’appelle avoir du nez ! En octobre 2005, l’association Orgue en Baïgorry offrait à un jeune organiste, Benjamin Alard, la possibilité d’enregistrer le premier disque de sa carrière. Dans l’église du village, sur le très bel orgue de Rémy Mahler et au clavecin, il gravait une série de pièces tirées d’un ancien manuscrit de la famille Bach. Le disque obtint des critiques très louangeuses qui lancèrent la carrière du jeune musicien. Quelques mois plus tard, il venait donner en concert le programme de cet enregistrement dans le cadre du VIIe festival de Basse-Navarre. Il le faisait précéder d’une intéressante conférence ou, avec le naturel de ses vingt ans, il expliquait l’origine et l’histoire de cet exceptionnel manuscrit.

Convaincue de son talent, l’Association Orgue en Baïgorry tenta alors d’intéresser le Conseil Général à la production d’un second disque. Puis devant le refus des institutions, elle assuma seule la coproduction de cet enregistrement du label parisien Hortus. Cette fois les séances eurent lieu en décembre 2006 dans l’église de St-Martin-d’Arrossa, un lieu à la très belle acoustique que Françoise Martín Moro avait présenté à Didier Maes, directeur du label Hortus. Il s’agissait cette fois d’un disque de clavecin consacré à des ¦uvres transcrites par Jean Sébastien Bach pour cet instrument. L’accueil de ce second disque fut une nouvelle fois enthousiaste, au point que les professionnels de la musique classique ont sélectionné Benjamin Alard parmi les trois "Révélations de l’année" pour les prochaines Victoires de la Musique ! Ce concours a pour but de promouvoir et de faire découvrir les jeunes musiciens et chanteurs français les plus brillants. Le lauréat de chaque catégorie ("Révélation soliste instrumental" et "Révélation lyrique") est élu par le public. La soirée des Victoires de la Musique Classique aura lieu à Toulouse le 13 février prochain. Comme chaque année elle sera diffusée en direct sur France 3 et France Inter à partir de 20h45. L’association Orgue en Baïgorry et le label Hortus auront donc été les premiers à déceler les dons exceptionnels de ce jeune musicien aussi à l’aise à l’orgue qu’au clavecin. C’est grâce à eux que ce fils agriculteurs normands a gravé ses deux premiers disques dans la campagne basque. Mais mathématiquement parlant, ses chances d’emporter ce concours sont minces, car il est confronté à deux brillants pianistes, lesquels sont soutenus par des poids lourds du disque.mais on peut voter pour lui, notamment par Internet sur http://lesvictoires.com/classique.