Plus besoin de se rendre en Béarn. Une fois n’est pas coutume, Pau ouvre une antenne à Bayonne au lieu de la rapatrier. Ce qui tombe plutôt bien lorsqu’il s’agit d’offrir un service aux "personnes en difficulté d’accès aux soins". Ouvert depuis un an, le Centre d’examens de santé, adossé aux locaux rénovés de la Caisse d’assurance-maladie de Bayonne a présenté hier son bilan d’activité.
Pas moins de 1270 personnes 680 femmes et 590 hommes y ont fait un bilan de santé, gratuit. Pour plus de 95% d’entre elles présentant des "critères de précarité".
Un bilan "très satisfaisant" pour Alfred Spoerry le responsable médical du Centre qui souligne que cette structure vise à accueillir "des publics vulnérables": ceux qui n’ont pas de médecin traitant, ni de suivi médical. Ceux pour qui les dépenses de santé sont l’un des premiers budgets sacrifiés lorsque l’on a du mal à joindre les deux bouts. Si la proposition de faire un bilan de santé peut aisément être envoyée à des chômeurs ou à des personnes en contact avec les associations de lutte contre l’exclusion, le Centre d’examens a la plus grande peine à proposer ses services aux travailleurs pauvres ou aux retraités disposant de petites pensions, qui "peut-être par dignité, n’osent pas demander". Le Centre d’examens aimerait que ceux dont le revenu dépasse légèrement les plafonds de la CMU puissent entamer une démarche faisant le point sur leur état de santé.
Car ce n’est pas un centre de soins. "Nous intervenons de manière complémentaire aux médecins traitants" souligne Alfred Spoerry. Ainsi, en une matinée (d’environ 3 heures) la personne se voit proposer un bilan de santé "adapté" c’est le médecin qui appuie avec, à jeun, un bilan dentaire, une prise de sang, un examen clinique (dans des locaux équipés d’un électrocardiogramme, de machines mesurant l’audition,...), une collation, et surtout "un moment d’écoute", car "on a du temps". L’occasion aussi de faire le point sur les droits dont peut disposer la personne venue se faire examiner. Celle-ci, au besoin, sera à nouveau orientée vers un médecin s’il doit se faire soigner, en l’orientant vers les services d’aides financières qui peuvent exister: tels le fonds de la CPAM qui peut prendre en charge une partie d’une mutuelle ou les CCAS qui financent des opérations ponctuelles.
AlfredSpoerry constatant que "les difficultés pour accéder aux soins vont croissant", ce Centre d’examens semble promis à un bel avenir...