Nous les avions enterrés un peu trop rapidement, peut-être. Le fait est que les "anciens", (avec la permission du Biarrot Xabi Poueyts, 26 ans), éliminés plus tôt que prévu en championnat du Pays Basque se sont refait une santé lors de la compétition fédérale en se qualifiant pour la grande finale qui aura lieu dimanche prochain au trinquet Moderne de Bayonne. Urruñarrak et Biarritz AC, l’étiquette de favoris collée au dos avant le début des hostilités, ont su renverser la vapeur en venant respectivement à bout de des finalistes du Pays Basque, Héguiaphal-Ducassou et les champions, Lambert-Lambert de la Zaharrer Segi. Les pilotazale auront donc droit à une finale fédérale, renouvelée à 100%, mais qui reste quand même un grand "classique" des dernières années.

Parmi les anciens, le plus âgé d’entre eux Thierry Itoiz est en mesure de donner certaines explications à ce renouveau. Selon l’arrière d’Urruñarrak, le tandem familial n’a pas véritablement fonctionné en début de championnat. "Nous n’étions pas bien, pas du tout" confirmait le joueur de 40 ans, "nous ne sommes pas passés loin de la qualification, ça s’est joué au goal-average, mais ça n’a pas suffi". En revanche, se voir éliminer au stade des poules a quand même poussé les frères Itoiz vers un effort supplémentaire. "ça a été un déclic, c’est sûr, puis il y a eu une partie en huitième de finale très difficile où l’on était menés par 33-13. A ce moment, nous étions dehors, or, nous avons trouvé les ressources pour revenir et gagner. Ce genre de victoire donne toujours un petit plus au moral". Un plus qui permet de battre Aguerre-Saint-Esteben en quart de finale, puis les champions basques, les frères Lambert en demie.

Pourtant, le cadet des Itoiz ne veut surtout pas limiter leur contre-performance en Pays Basque à une baisse de régime de leur part. Thierry le reconnaît volontiers, le championnat est très serré parce que les jeunes pilotari poussent derrière. "Ils ont franchi un cap par rapport à l’an dernier. Que ce soit les Lambert, Héguiaphal ou Ducassou, ils sont aujourd’hui en haut de l’affiche et c’est bien pour la pelote". Reste que le "vieux loup" décèle encore quelques petites imperfections chez les futurs champions : "Ils ont encore beaucoup à apprendre. Ils sont puissants, mais ils pèchent dans leur jeu tactique, laissent beaucoup de pelotes au milieu, prennent beaucoup de la gauche, leur moral flanche parfois..." autant de domaines qu’il faudra encore travailler, sans quoi Itoiz ne compte pas prendre sa retraite sportive.