Euskal Herria Bai avait mis les moyens. Ce qui ne devait être qu’une conférence de presse de présentation des candidats a pris des allures de mini-meeting samedi à Baigorri. Décor, pupitre, mise en scène et public composé d’environ 70 personnes, la coalition abertzale avait mis les formes pour affirmer sa force: être présente sur les onze territoires renouvelables des élections cantonales de mars prochain.
La charge de présenter les candidats et leurs suppléants (lire ci-dessous) est revenue à Jean-Michel Galant, seul élu abertzale du Parlement de Navarre. L’occasion pour ce dernier de faire part des difficultés et de la "lourde responsabilité" d’être le seul conseiller général de sa sensibilité à Pau. "Être seul n’est pas évident, surtout au milieu de professionnels de la politique. Mais peu à peu on s’habitue à ce milieu et on y prend goût. J’ai donc décidé de me représenter sur le canton de Baigorri", a expliqué l’élu encarté Abertzaleen Batasuna.
Souhaitant que d’autres élus de la coalition EH Bai le rejoignent, Jean-Michel Galant a affirmé que ce qu’il retient le plus de son mandat passé, "c’est que le Pays Basque n’a pas sa place au Conseil général. Chaque fois que possible, le président fait en sorte de le faire disparaître".
Et de citer une étude sur les moteurs de développement présentée en grande pompe à Pau il y a 3 ans où Béarn et Pays Basque avaient disparu au profit de quatre entités appelées "conurbation littorale, armature centrale, grappe paloise et marches du Béarn".
"Sur le dossier des routes, alors que tout le monde évoquait la nécessité de renforcer les relations côte-intérieur, Lasserre nous a affirmé que le développement viendrait de Pampelune", a ajouté le maire d’Ascarat. Sans compter la dissolution par Jean-Jacques Lasserre des comités de tourisme Pays Basque et Béarn au profit d’une seule entité vantant que "ici les Pyrénées sont Atlantiques".
"Là aussi le Pays Basque a disparu alors que l’on sait que c’est la destination privilégiée des touristes", selon Jean-Michel Galant. "Et je ne parle pas du rapprochement des prisonniers, une affaire espagnole selon Lasserre. Ni de l’agriculture où le président se réfugie derrière le préfet pour ne pas aider Laborantza Ganbara. Idem pour ne pas répondre à la demande populaire de Batera. Quant à la politique linguistique, certes les budgets sont en hausse mais n’est-on pas seulement en train de reculer la disparition de l’euskara?", a lancé le conseiller général de Baigorri.
Abertzaleen Batasuna, Batasuna et Eusko Alkartasuna ont affirmé d’une même voix que les candidats de la coalition sont les seuls à proposer un vote alternatif. "Ce pays a vécu trop de mépris. Les luttes des abertzale ont permis des avancées intéressantes et nous continuons dans cette voie", a déclaré Mertxe Colina, de AB. "EH Bai est la seule candidature abertzale. Nous défendons la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque et des modèles de développement durable", a ajouté J-Claude Aguerre de Batasuna.
Canton de St-Palais : Antton Etxeberri, Béhasque (sup. Maitena Etxeber, Pagolle).
Canton de Baigorri : Jean-Michel Galant, Ascarat (sup. Chantal Aranbel, Banca).
Canton Bidache : Domonika Mendiboure, Bidache (sup. Franck Hervé, Guiche).
Canton Espelette : Mixel Guerendiain, Sare.
Canton de St-Pierre-d’Irube : Jean-Luc Hauciarts, Mouguerre (sup. Lucienne Laxague, St-Pierre-d’Irube).
Canton d’Ustaritz : Michel Mendiboure, St-Pée-sur-Nivelle (sup. Idoia Ospitaletxe, Ustaritz).
Canton d’Anglet : Christian Mendiboure (sup. Lola Garcia).
Canton Biarritz : Xabi Poueyts (sup. Karine Etchart).
Canton de St-Jean-de-Luz : Xabi Soubelet, St-Jean-de-Luz (sup. Maialen Iturria, Guétary).
Canton Hendaye : Beñat Elizondo, Urrugne (sup. Miren Urreiztieta, Hendaye).
Canton Mauléon : Madouce Araguas, Gotein (sup. Ekaitz Masuzta, Viodos).
