14 novembre 1903 il y a 104 ans :
Santé publique : Les lois françaises meurent à la barrière de l'octroi de Saint-Jean-de-Luz. En voici un exemple de plus.
La loi sur l'hygiène publique, est tout à fait inconnue à Saint-Jean-de-Luz. D'ailleurs, on la connaîtrait, qu'on s'empresserait de la mépriser. On sait que cette loi prescrit aux médecins de déclarer à la mairie tous les cas de fièvre typhoïde, muqueuse et autres contagieuses, qu'ils soignent dans leur clientèle. Cette déclaration est obligatoire ; elle a pour but d'amener les commissions départementales d'hygiène à prescrire l'exécution de mesures prophylactiques. On sait que la science a aujourd'hui absolument vaincu la fièvre typhoïde et ses succédanés. On n'a plus de ces maladies-là que quand on le veut bien. Or, depuis une douzaine d'années, on a rendu la fièvre typhoïde endémique à Saint-Jean-de-Luz. Tous les ans, à l'automne principalement, il y a des cas plus ou moins graves. Cette année-ci il y en a énormément. Ce ne sont pas les seuls étrangers qui paient tribut. Si cette épidémie fait des ravages, c'est qu'il y a des foyers d'infection typhiques permanents, que l'inertie de la mairie entretient à plaisir. J'espère que l'on ne me forcera pas à publier dans le journal les noms des maisons contaminées avec la liste des victimes. Qu'attend le maire pour réclamer, des médecins, la déclaration légale ? Qu'attend-il pour faire son rapport au sous-préfet ? Qu'attend celui-ci pour envoyer la commission sur les lieux ?
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