Comme le dit Xavier Péméja, tout le monde sait du côté de Jean Dauger que Bayonne n’est pas encore arrivé, loin de là, mais il a pris un bon départ. Ce qui n’est déjà pas négligeable quand on connaît les débuts des saisons précédentes, et surtout comment elles se sont terminées. Aujourd’hui, après avoir battu Brive chez lui et Dax à domicile, l’Aviron Bayonnais espère juste avoir une fin de saison moins agitée. Pas très ambitieux pour le leader du Top 14 se diront certains, et pourtant c’est bel et bien la preuve que le groupe a mûri. Il ne veut surtout pas s’écarter de son objectif premier, la preuve que l’équipe a les idées très claires sur comment gérer ce long marathon. Comme à Brive la semaine dernière, joueurs et staff ciel et blanc se sont à nouveau donnés à l’exercice de tout relativiser après la belle victoire bonifiée sur les Dacquois. Même une aussi incroyable qu’inattendue place de leader, aux côtés du Stade Toulousain n’a pas enflammé outre mesure les ardeurs bayonnaises. En revanche, ce qui est pris n’est plus à prendre. Et même au bout de deux journées, il vaut mieux pointer son nez à la première place du championnat, que traîner la patte avec le carton de lanterne rouge collé au dos. D’autant que la saison est encore longue. Et s’il ne fallait pas tirer des conclusions trop hâtives les années précédentes, il ne faut pas le faire non plus maintenant. L’Aviron a désormais deux tours de Coupe d’Europe à négocier du mieux possible, avant d’enchaîner avec deux rencontres qui pourraient elles en dire un peu plus sur le véritable potentiel bleu et blanc. Bayonne se déplacera à Paris avant d’accueillir le premier derby de la saison sur les bords de la Nive face au Biarritz Olympique. Déjà intéressant.

"Du bonheur pour les gens"

La bande à Dourthe s’est même permis le luxe d’aller chercher le point de bonus offensif dans les dernières minutes, poussée par un public complètement voué à la cause ciel et blanc. "On a fait du bon boulot et sans se prendre la tête, on a ce que l’on mérite, on a bien travaillé et on a réussi à être conquérants en 2e mi-temps. On est allés se le chercher ce bonus" explique Larrechea.

« On est beaucoup plus sereins »
R ichard Dourthe, centre et capitaine de l’Aviron savoure la prise de pouvoir anecdotique de son équipe dans le Top 14, mais n’oublie pas d’où revient l’Aviron.

Bayonne premier, c’est un sacré clin d’¦il de l’histoire ?

Je ne vais pas faire de faux-semblant, on est très contents, mais c’est anecdotique, il vaut mieux être premiers que derniers. Comme j’ai dit aux joueurs à Brive la semaine dernière, on sait ce qu’il faut faire pour mal débuter car tout le monde l’a vécu et on l’a même expliqué aux nouveaux. On sait ce qu’il faut faire pour passer sept semaines de galère donc on essaye de ne pas rééditer les mêmes fautes. C’est quand on prend les gifles qu’on sait ce que cela fait, ce n’est pas quand tout va bien qu’on apprend, c’est quand tout va mal qu’on progresse le plus. On est premiers, on va savourer cela car il y a quinze jours de coupes européennes. (En plaisantant). On va au Stade Français en étant premiers et on ne va même pas au Stade de France !"

Jusqu’où peut aller Bayonne ?

Je ne sais pas, on verra. Sûrement qu’on ne restera pas premiers (rires). On ne peut pas aller plus haut. L’année dernière, on ne pouvait pas aller plus bas, personne ne pouvait nous rattraper, à part le bus. Là, on est dans le bon bus, c’est comme ça. Si ça dure, tant mieux. On est beaucoup plus sereins, plus concentrés sur certains moments de match. On a réussi à laisser les Dacquois à 0 point, on a été bien. On a des progrès à faire en conquête, en attaque, en discipline mais sinon on ne va pas faire la fine bouche. Depuis que Jeff (Jean-François Beltran, co-entraîneur) est arrivé, on essaye de faire du jeu. Les mêmes joueurs que l’an dernier progressent car ils osent faire des choses qu’on n’essayait pas l’an dernier, c’est ça le véritable changement.