Plus d’un million de têtes de bétail ont été mises en quarantaine hier dans les provinces de Gipuzkoa et de Navarre après l’apparition d’un cas de fièvre catarrhale dans une exploitation ovine située près d’Oiartzun (Gipuzkoa). La maladie dite de la langue bleue a déjà affecté neuf fermes du Gipuzkoa. La Navarre a décidé de façon préventive d’immobiliser son bétail même si aucun cas n’a encore été décelé sur sa province.

Le ministère de l’agriculture du gouvernement basque a confirmé samedi que le premier cas de "langue bleue" de la communauté autonome basque avait bien été détecté le 30 octobre dernier, date à laquelle le protocole d’alerte et les premières mesures de contrôle avaient été mis en route. Les autorités ont affirmé que le foyer infectieux n’en était qu’au premier stade de la maladie: les analyses de sang ne présentaient aucune trace d’anticorps, la maladie a donc été détectée pendant le temps d’incubation estimé entre trois et sept jours.

La fièvre catarrhale est une maladie infectieuse virale non contagieuse qui affecte tous les ruminants mais les symptômes sont généralement les plus aigus chez les moutons. Le virus se transmet essentiellement par piqûre de moucherons ou de moustiques, ne se transmet pas directement entre les animaux et n’affecte pas l’homme. Il peut causer une mortalité allant de 2% à 30% chez les ovins.

Comme en Navarre où on compte 870000 têtes de bétail, la Diputacion forale de Gipuzkoa a annoncé hier l’immobilisation de tout le bétail de la province (soit environ 200000 animaux) et l’interdiction d’organiser des foires aux bestiaux. Les autorités gipuzkoar ont fait savoir qu’elles engageraient au plus tôt une vaste campagne de vaccination des animaux. Au total, la fièvre catarrhale a été détectée dans neuf fermes, sept exploitations ovines et deux bovines, des environs d’Oiartzun et de Renteria

Le syndicat agricole EHNE a réclamé de plus grandes mesures de contrôle dans l’importation d’animaux. Le syndicat a souligné que la maladie est endémique dans les pays du nord et de l’est de l’Europe. La contamination du bétail basque viendrait donc d’un contact avec des animaux importés de ces zones selon EHNE.

La maladie est donc aux portes du Pays Basque nord. Hier les autorités vétérinaires du département devaient se réunir à Pau pour décider des mesures à prendre. Les conséquences seraient lourdes pour les éleveurs du Labourd, de Basse-Navarre et de Soule si une interdiction de circulation des animaux était mise en ¦uvre. En effet, la saison des ventes d’agneaux de lait se profile. Près de 80% de la production locale est vendue en vif vers le Pays Basque sud et l’Espagne. Le Pays Basque nord n’est pas suffisamment équipé pour abattre sur place toute la production avant de la revendre.