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Le JPB > Culture 2007-10-06
L’ancêtre des documentaires du futur, Peter Watkins, est de retour
·L’Atalante présente Punishment Park, l’un des premiers docu-fictions qui conserve sa modernité

Peter Watkins a tout d’un génie.Cinéaste maudit, banni par ses contemporains, censuré aux États-Unis et en Angleterre, marginalisé des programmes français et de nombreux autres pays, il porte les germes de la dissidence et de la polémique sans en démordre, démonte les mass media et fustige ce qu’il a nommé la "Monoforme", avant de finir par faire école à l’orée de sa vie, comme les grands.Un précurseur dans un genre aujourd’hui émergent, qui a tout du docu-fiction, sauf la reconstitution historique.Pionnier du docu-fiction d’anticipation, Peter Watkins fait aujourd’hui des émules, notamment en Grande Bretagne, au Canada, et aux Etats-Unis où son film Punishment Park a été retiré de l’affiche après quatre jours de projections, sans retrouver la lumière des salles obscures en 34 ans.Fraîchement réédité en copie neuve et distribué dans le réseau art et essai de l’hexagone, ce film sera présenté à l’Atalante du 17 au 30 octobre. Un film dérangeant, qui pour le moins, "n’a pas pris une ride dans la critique de la paranoïa de nos sociétés contrôlées par les médias de masse" relève la gazette du cinéma bayonnais qui a glissé en douce ce film américain dans son "Travelling Grande Bretagne". Mais le réalisateur anglais y a toute sa place, y compris, parmi des films récents, pour la modernité de son propos.

Mais ce n’est pas tant le contenu que la forme qui dérange aujourd’hui comme hier.Entre l’uchronie et la réflexion d’anticipation, ce long travelling sur un avenir plausible, permet d’aborder des questions politiques avec une liberté de ton totale et une insolence inhabituelle, que n’autorise pas le reportage. Le réalisateur anglais Gabriel Range, qui présentait en janvier au Fipa, le film d’anticipation The Death of a président se réclamait de l’école de Peter Watkins et comme lui, suscitait la polémique aux États Unis en filmant sur le mode du documentaire, l’assassinat de Georges W. Bush.Une action qu’il situait d’ailleurs le 17 octobre 2007 et que les oracles de la critique jugeaient de mauvais augure. Nous verrons bien dans quelques jours si, comme le dernier film américain mettant en scène l’assassinat d’un président, la projection est suivie des faits.

La fiction au présent

Caméra à l’épaule, comme si l’on témoignait du présent ou du passé, le réalisme de cette fiction dérange toujours et permet de porter des réflexions inédites.En décembre dernier, la télévision belge a utilisé les mêmes ficelles pour annoncer la fin de la Belgique et la déclaration d’indépendance du parlement flamand. Une réflexion d’anticipation, qui permet de prévenir avant de guérir. Ou de montrer concrètement les conséquences d’actes parfois occultés.En 1965, Peter Watkins réalisait The Bomb, en, imaginant les conséquences d’une guerre nucléaire minime pour la Grande Bretagne.Un résonnement logique qui poussé à son terme, montre un pays dévasté et un chaos politique. Produit par la BBC, le film n’a toujours pas été diffusé par la chaîne.En France en 1999, il filme la Commune de Paris et bien que co-produit par Arte, la chaîne ne le défend pas et décide de le programmer en last time.

Pour Watkins, cette recherche sur la forme se paye à travers les décennies par une marginalisation.Et l’on comprend son essence polémique lorsque le film Punishment Park garde sa charge émotionnelle intacte, 34 ans après. Il s’agissait à l’époque de montrer les conséquences possibles d’une déclaration d’État d’urgence par le président des États-Unis pendant la guerre du Vietnam qui n’a dans la réalité, jamais été décrétée. Sous le coup de cet état d’urgence, militants des droits civiques, féministes, objecteurs de conscience, communistes, anarchistes sont arrêtés et conduits devant un tribunal exceptionnel populaire. Au terme d’une procédure accusatoire sommaire, ils sont condamnés à de lourdes peines pour atteinte à la sûreté de l’État. Mais ils peuvent échanger leur peine contre un séjour à Punishment Park, un parc d'entraînement pour les policiers antiémeute et les militaires américains. Là, ils devront traverser le désert en trois jours, sans eau ni nourriture, sur 85 km pour atteindre un drapeau américain, poursuivis par un escadron de policiers armés jusqu’aux dents. Une équipe européenne de documentaristes suit deux groupes de militants, l’un, durant le procès, l’autre, purgeant sa peine à Punishment Park. Avec des figurants qui jouent leurs propres rôles, le film prend une teinte réaliste horrifiante.On est au c¦ur de la réflexion politique et pas bien loin de celle sur la manipulation de l’image.


 
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