La compagnie low-cost Easyjet va s’installer à Biarritz à partir du 7 février 2008 et ouvrir une ligne à bas prix avec l’aéroport de Paris Charles de Gaulle, où la compagnie installe une de ses deux nouvelles bases (l’autre se situera à Lyon). Deux vols journaliers, un tôt le matin et l’autre en fin d’après-midi, sont prévus. Avec un prix aller de 31,85 euros, Easyjet s’annonce comme une alternative de transport économique pour le Pays Basque vers Paris. La direction de l’aéroport de Biarritz Parme a accueilli avec grand plaisir cette nouvelle. De son côté, la direction régionale d’Air France à Bordeaux dit "connaître déjà ce genre de concurrence."

Depuis la brève histoire d’Airlib, aucune ligne à bas prix n’était venue occuper le créneau Biarritz-Paris. Et à une époque ou ces lignes low-cost se multiplient, il était difficile de comprendre que le Pays Basque n’est pas la sienne pour se rendre dans la capitale de l’hexagone. La situation était telle qu’il était aujourd’hui beaucoup plus coûteux de se rendre à Paris depuis Biarritz qu’en Irlande, en Angleterre ou encore en Allemagne.

En contact depuis deux ans

C’est en effet une bonne nouvelle pour l’aéroport de Parme, notamment après l’annonce il y a trois semaines de la fermeture des lignes de la compagnie Ryanair. "Il n’y a cependant aucune relation de cause à effet entre ces fermetures et cette ouverture", précise M. Richet. "Mais c’est sûr que pour l’activité de l’aéroport on est content de récupérer cette ligne", ajoute-t-il.

De son côté, la direction régionale d’Air France et son Directeur, M. Giscard d’Estaing, ont appris la nouvelle en même temps que la presse. Joint par téléphone, le directeur régional se retranche derrière l’argument : "on connaît déjà la concurrence avec le low-cost", pour commenter une nouvelle, pas forcément bonne pour le groupe.

En se projetant dans le futur, M.Giscard d’Estaing avoue cependant s’attendre à des répercussions : "si l’on prend pour exemple une ligne similaire comme celle de Nice-Paris, lors de son arrivée sur cette ligne, Easyjet a pris ce qu’Air France aurait dû faire en croissance." En clair sans Easyjet, Air France progresse, avec Easyjet, Air France stagne. L’amertume du président régional est à peine masquée lorsqu’il annonce qu’Air France "était justement en train de penser à une augmentation de sa capacité sur Biarritz". "L’arrivée d’Easyjet va nous freiner et nous allons donc rester sur le nombre de sièges actuel", précise M. Giscard d’Estaing.

Potentiel évident

Pour contrer l’offre low-cost, Air France appliquera ses propres recettes comme le dit M. Giscard d’Estaing : "En général, nous avons deux niveaux de réponse. Nous pouvons modifier la grille horaire pour mieux répondre à la demande de notre clientèle et nous pouvons aussi répondre au niveau tarifaire mais ce n’est pas forcément la réponse que nous privilégions." Sur Biarritz, le directeur régional d’Air France donne cependant une piste sur la future stratégie du groupe sur Biarritz: "nous allons sans doute nous spécialiser sur la clientèle d’affaires, les entreprises, sur l’aller-retour dans la journée au départ d’Orly." "De toute façon", ajoute-t-il, "nous savions qu’un jour ou l’autre une compagnie de ce genre s’installerait sur le Biarritz-Paris". "On connaît la concurrence et on est les premiers à la souhaiter du moment qu’elle est loyale", conclut M. Giscard d’Estaing.