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Le JPB > Pays Basque 2007-10-06
Dix ans déjà que le petit panier circule
·Basaburuko Saskia amène chaque semaine aux citadins ce que le dernier quartier agricole d’Itxassou a de meilleur

C’est un bel anniversaire que vont fêter les agriculteurs de Basaburua aujourd’hui et demain. Dix ans déjà que quatre jeunes agriculteurs d’Itxassou décidaient de lancer une initiative originale, apporter chaque semaine aux consommateurs un panier des produits issus de leurs fermes. Basaburuko Saskia (le panier de Basaburu), lancé pour une trentaine d’amis et de connaissances compte aujourd’hui 200 clients et a permis de conforter les quatre fermes à l’origine du projet.

"La totalité des productions de nos fermes ne vont pas dans le saski mais la dynamique née autour de ce projet a permis à chacun de structurer son exploitation", explique Christian Aguerre, l’un des fondateurs de Basaburuko Saskia. "La transformation et la vente directe apportent une plus value à des fermes qui ne pourraient pas vivre autrement", ajoute-t-il.

Si au départ, les producteurs proposaient essentiellement de la viande de b¦uf, de porc ou d’agneau et des fromages, bien vite, ils ont pris conscience de la nécessité d’élargir leur offre. Peu à peu, pour répondre aux attentes des clients, les légumes, la confiture de cerise, les poulets, les ¦ufs ont fait leur apparition grâce à la création de nouveaux ateliers permise par l’installation d’agriculteurs supplémentaires. "L’un des objectifs de départ était en effet de garder une dynamique à ce quartier", explique Christian Aguerre.

Aujourd’hui Basaburuko Saskia génère une douzaine d’emplois dont un livreur qui apporte tous les quinze jours un panier rempli des produits commandés par le client jusqu’au domicile de ce dernier. "Il est vrai que c’est un système un peu lourd pour nous", avoue l’agriculteur d’Itxassou. Contrairement aux AMAP (Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) qui fleurissent ces derniers mois en Pays Basque nord, le système de Basaburuko Saskia est entièrement à la charge des producteurs qui sont payés après la livraison (les AMAP, elles, sont gérés par les consommateurs qui s’engagent à l’avance à acheter une partie de la production des agriculteurs). "Le v¦u serait que les consommateurs s’impliquent un peu plus", avance Christian Aguerre.

Un pas dans ce sens a été franchi avec la constitution, il y a quelques mois, de l’association Basaburuko Lagunak. Son rôle est d’abord de regrouper les clients du petit panier labourdin. "C’est notre interlocuteur vis-à-vis des clients", expliquent les agriculteurs.

Les bienfaits de la démarche

L’association a aussi quelques projets comme celui d’organiser des cours de cuisine cet hiver. Par exemple pour montrer aux adhérents comment utiliser au mieux les morceaux de b¦uf destinés à faire du bourguignon dont ils ne savent pas toujours quoi faire.

Si les producteurs ouvrent chaque année leur ferme aux clients, fêter dix ans leur a donné envie de "marquer le coup". Une conférence débat est donc organisée demain (lire ci-contre) avant un repas collectif. "Nous voulons aussi souligner aux consommateurs qui nous achètent des produits depuis dix ans que leur geste est loin d’être banal. Nous voulons mettre en avant les bienfaits du lien direct entre producteur et consommateur et faire en sorte que ces derniers soient valorisés dans leur démarche", expliquent les initiateurs du saski. La transformation fermière permet certes de fournir des produits de qualité mais la vente directe a aussi des conséquences bénéfiques sur l’emploi agricole et sur la préservation de l’environnement. Autant de points que cet anniversaire permettra de mettre en avant.



Des invités renommés en table ronde

Les promoteurs de Basaburuko Saskia invitent le public à venir visiter leurs fermes de 14h30 à 18h aujourd’hui. Demain, des invités de renom s’assiéront autour de la table à 10h pour une conférence sur "la relation directe du producteur au consommateur". Animé par le journaliste de France Inter Ivan Levaï, le débat (salle Sanoki) comptera avec Michel Berhocoirigoin, président de Euskal Herriko Laborantza Ganbara, Gilbert Dalla Rosa, vice-président de Slow Food France et Perico Lagasse, critique gastronomique et rédacteur en chef de Marianne. Un apéritif pintxo ouvert à tous suivra le débat. Le repas sera réservé aux clients du Saski.


 
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