L’Euskadi souhaite tisser des liens socio-économiques avec la Flandre
·Une autoroute maritime entre Bilbao et Zeebrugge sera mise en place dans une semaine
Comme annoncé dans nos colonnes le 3 août dernier, Bilbao ouvrira à la fin de ce mois de septembre sa première autoroute de la mer. À partir du 26 septembre, une ligne de cargos équipés pour le transport de poids lourds reliera le port flamand de Zeebrugge au Superport de l’embouchure du Nerbioi.
Avec près de 200 camions et plus de 600 conteneurs à bord, les navires de la société néerlandaise proposant ce service, Transfemmica, vont faire la traversée trois fois par semaine, et ce en 38 heures. Selon, José Ángel Corres, président de l’Autorité portuaire de Bilbao, les routiers ne pourraient faire mieux. "Avec les nouvelles normes européennes, si un camion n’a qu’un seul conducteur, il mettra plus de temps pour le même trajet du fait des temps de pause obligatoires. S’il y en a deux, le coût devient supérieur". Et d’ajouter un autre inconvénient du transport routier: les poids lourds ne peuvent pas circuler sur le territoire français les dimanches.
La nouvelle autoroute de la mer présente "un potentiel considérable" et pourrait "extraire de la route jusqu’à 50 000 camions" au cours de sa première année de fonctionnement, selon José Ángel Corres. À terme, la société Transfemmica veut atteindre le chiffre de 100000 camions par an, ce qui représente 6% du trafic de poids lourds transitant par le passage autoroutier de Biriatou. Le coût du transport par mer serait de 6 à 18% plus économique que le transport par route.
Coopération
Cette autoroute de la mer est la première des initiatives que le gouvernement de la Communauté Autonome d’Euskadi veut développer avec les administrations flamandes. C’est le souhait montré par la ministre basque des Transports, Nuria Lopez de Gereñu, à l’issue d’un entretien avec le président de la Flandre et ministre des Ports de la Belgique, Kris Peeters. Lors de la visite, réalisée à l’occasion de la présentation de l’autoroute maritime, les deux ministres ont salué la "complémentarité" des deux territoires en matière d’infrastructures et de transports et ont parié sur le modèle maritime et ferroviaire comme alternative à la route. C’est dans ce sens que Nuria Lopez de Gereñu a évoqué le projet de ŒY Basque’, l’un des maillons de la Ligne ferroviaire à grande vitesse Sud Europe Atlantique. L’Euskadi a "beaucoup à apprendre" du réseau à grande vitesse flamand, a-t-elle dit.
Mais au-delà des questions économiques et commerciales, la ministre basque a souligné l’aspect politique. Le Pays Basque et la Flandre "sont deux nations qui souhaitent un modèle européen similaire où elles puissent avoir une participation plus importante". La coopération économique et commerciale entre les deux territoires pourrait déboucher, a-t-elle espéré, "dans la construction de modèles de pays et d’un modèle européen".
Le président flamand et ministre belge des Transports a lui aussi souligné la "complémentarité" des deux pays sur le plan logistique. Kris Peeters s’est étonné du haut niveau d’autonomie fiscale de la Communauté Autonome Basque et a rendu le compliment: "Nous avons beaucoup à apprendre du Pays Basque".
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