"L’eau n’est pas rare, mais sa raréfaction est organisée"
"L’eau n’est pas rare, elle est rare pour les pauvres." L’économiste italien Ricardo Petrella a bousculé nombre d’idées reçues lors de son récent passage au Pays Basque. Dans ses conférences à Bayonne, à l’invitation d’Attac, ou à la bibliothèque municipale d’Anglet, l’eau a été présentée comme un formidable révélateur des contradictions d’un monde qui, avec ses 51000 milliards de dollars de richesses produites par an "n’est pas foutu" de garantir l’accès à l’eau à 1,5 milliard de ses habitants. Un Tunisien consomme 13 litres d’eau par jour, un Italien à Djerba 120 litres. Pour l’intellectuel altermondialiste c’est donc d’un problème de système de production, de consommation et de distribution qu’il s’agit, rejetant les conceptions condescendantes à l’égard des pays du Sud. Il a surtout fustigé, la dite Ecole française de l’eau on compte trois multinationales françaises dans le carré de tête mondial du secteur, qui tend à dominer, et dont le principe est celui du consommateur payeur. Qui s’exerce au détriment des pauvres. Sa feuille de route pour sortir de "la pétrolisation de l’eau" actuelle? Promouvoir "un contrat mondial de l’eau" basé sur quatre principes: reconnaître l’accès à l’eau comme un droit (seuls le Kenya, Egypte, Venezuela, Bolivie, Uruguay l’ont constitutionnalisé ); considérer l’eau comme un bien commun; réinventer une finance publique de l’eau; mettre les citoyens au c¦ur des politiques.
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