L’Hormadi n’en finit plus avec les mauvaises nouvelles. Recours et conciliations successives, rien n’y fait. Les "patineurs des sables" voient maintenant leur avenir en D3 à la suite de l’annonce par la Fédération Française de Hockey sur Glace (FFHG) de rétrograder le club dans cette division. Malgré cela, l’Hormadi, avec en première ligne son président Grégoire Delage, n’a pas décidé de baisser les bras et va sans doute maintenant se retourner auprès du tribunal administratif.
Mardi s’était tenue l’audience de conciliation au Comité National Olympique et Sportif Français, CNOSF, entre l’Anglet Hormadi Elite et la FFHG. Le CNOSF avait alors proposé qu’un accord soit trouvé entre les deux parties autour d’une participation de l’Hormadi en D2. Mais la FFHG a annoncé mercredi, après avoir réuni son bureau directeur, que "l’Anglet Hormadi Elite avait eu la possibilité d'accepter la décision de la Commission d'appel entre le 23 et le 27 août, que ses dirigeants l'avaient rejetée en refusant de remplir les conditions inscrites dans la décision, à savoir notamment la signature d’un contrat d’objectifs financiers". La suite est connue, la Fédération rétrograde l’Hormadi en D3. Joint par téléphone, Grégoire Delage nous confie ses impressions et la suite qu’il compte donner à cette histoire.
Comment avez-vous pris cette décision ?
Je l’ai pris comme un coup de couteau dans le dos. J’ai été élevé dans le respect de certaines valeurs. Les valeurs du CNOSF ont été des valeurs que j’ai beaucoup respectées. Quand un conciliateur reçoit un club qui vient de loin avec énormément d’arguments, et que visiblement l’autre partie, la Fédération rejette tout ça d’un revers de la main, je suis un petit peu amer.
Quelles sont ces valeurs dont vous parlez ?
L’olympisme, c’est avant tout l’engagement sportif, les valeurs sportives, l’amour du maillot, accepter une certaine idée de l’amateurisme, mais qui n’a plus tellement cours dans le sport actuel. Quand des joueurs acceptent de jouer sans être payés pour sauver leur club, je pense que ça mérite un minimum de considération. Ce que je crois c’est que la Fédération est pilotée par des contrôleurs de gestion qui refusent de sortir de leur idéologie comptable.
Comme un banquier qui ne demande que cautions et garanties ?
C’est exactement ça. Pourtant nous avions des garanties et des cautions puisque la collectivité nous a soutenus et leur en a fait part. Mais ils veulent les écrits en trois exemplaires, c’est étonnant.
Qu’allez-vous faire maintenant ?
La Fédération refuse la conciliation du CNOSF. A partir du moment où ils la refusent et qu’ils veulent nous mettre en D3, nous aussi on va refuser cette conciliation, mais on va déplacer maintenant le débat sur un plan administratif, et je pense que la prochaine étape c’est le tribunal administratif.
Quels seront vos arguments dans ce dossier administratif ?
ça va être surtout axé sur le droit de la défense, sur le droit d’un club à avoir le temps de réunir les pièces nécessaires dans un délai suffisant. Autre argument, c’est qu’on voulait nous faire signer sous la contrainte un contrat d’objectifs. Je n’ai jamais signé de contrat sous la contrainte. Un contrat doit être librement accepté par deux parties. D’autre part j’évoquerai aussi le fait que nous avons des frais de déplacement qui sont nettement plus importants que tous les autres clubs. J’ai d’ailleurs toujours demandé que cette donnée soit prise en compte dans nos contrats d’objectifs. Ils le refusent... Je leur dis un peu de clémence quand même sur la situation financière de ce club.
Au niveau sportif, vous allez entamer le
championnat de D3 ?
On attend la suite de la procédure, la Fédération est tellement sûre d’elle qu’elle a repoussé deux matchs de la première journée de D1 et de D2 avec les équipes qui sont susceptibles de se retrouver à notre place. Si elle a fait ça c’est qu’elle est certainement sûre d’elle. Vous voyez ce que je veux dire.
Dans le pire des cas allez-vous garder le même
groupe de joueurs ?
On verra. Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est qu’on a bâti avec des joueurs locaux qui habitent ici et qui veulent travailler ici. Le pireŠ je ne sais pas si on doit l’évoquer. On verra bien, mais en tout cas, je suis extrêmement déterminé à me battre jusqu’au bout pour des garçons qui le méritent. Et puis cette histoire ne fait que souder encore plus un club qui l’était déjà beaucoup.
