L’unique université d’été d’un mouvement politique au Pays Basque est toujours celui d’Abertzaleen Batasuna. Les autres partis politiques, soit n’en tiennent pas, soit les militants du Pays Basque font le déplacement (lire ci-contre). Après une année 2007 électoralement riche, et celle de 2008 qui ne le sera pas moins avec les scrutins municipaux et cantonaux, ce moment propre aux formations politiques, qui invite ses militants et sympathisants dans un cadre agréable à faire le point, est en outre marqué au Pays Basque par l’échec du processus de paix. Tout ceci trouve une traduction dans le programme élaboré par AB pour ses universités d’été qui, après St-Jean-le-Vieux et Ciboure, prend ses aises à partir de demain à Aranzola (Arbonne).

Ainsi, demain après-midi à 15h, AB invite à échanger sur les rapports qui existent entre un mouvement politique et des mouvements sociaux. Entre ce que AB peut amener comme contributions propres (dans le cas des dossiers qui ont fait l’actualité comme la 2x2 voies, l’A63 ou le TGV) et les messages et combats qu’il peut relayer. Pour cela des militants du CADE et du Collectif anti-OGM feront part de leurs témoignages.

Les sujets électoraux se tailleront la part du lion de ces universités avec un bilan de la démarche Euskal Herria Bai des dernières législatives demain à 19h, mais aussi ses perspectives notamment pour les élections cantonales. Les municipales, puis les cantonales seront également au menu de la journée de vendredi. Le vendredi soir en revanche, c’est par une conférence-débat animée par Mikel Irizar, chroniqueur à Argia et à Euskadi Irratia, que sera abordé le feu processus de paix au Pays Basque, en s’interrogeant notamment sur les causes de l’échec, et les perspectives qu’il trace pour l’avenir.

La journée du samedi abordera la place que doit tenir AB dans les structures nationales basques (telles que Udalbiltza, Forum du débat national,...), tandis que l’après-midi, ce sont les perspectives en Pays Basque nord qui seront discutées, en particulier avec la nouvelle donne issue des élections (nouveau gouvernement, Alliot-Marie ministre de l’Intérieur), les suites de la campagne Batera ou encore la création de l’Office de la langue basque, où l’apparition de la lutte armée. Autant de sujets qui annoncent une rentrée politique chargée.

MoDem, nouveau venu des universités

Le parti le plus voté aux dernières présidentielles tient son université d’été des "jeunes" dans le sud-est. Cette année ce sera Marseille du 1er au 3 septembre, mais rares sont les militants basques qui s’y rendent, à moins que la venue annoncée de Johnny Hallyday ne les motive davantage. Les socialistes restent abonnés à la façade atlantique. La Rochelle les 31 août, 1er et 2 septembre, pourra compter avec une poignée (habituelle) de délégués du Pays Basque. Les Verts basques seront au moins autant à leurs Journées d’été qui débutent demain à Quimper (Bretagne) jusqu’au dimanche. La LCR s’installe durablement dans le Sud Est, avec son rendez-vous estival qui est programmé du 24 au 29 août à Port Leucate. La véritable nouveauté vient de l’UDF, qui après les élections présidentielles et législatives, est en pleine recomposition. L’UDF-MoDem de François Bayrou tiendra ainsi un "Forum des démocrates" du 13 au 16 septembre à Seignosse, avant le congrès constitutif du Mouvement démocrate en novembre. 2000 personnes y sont attendues dont plus d’une centaine du Pays Basque. Ces derniers ont planché tout l’été (ils étaient une cinquantaine par réunion sur la VIe circonscription) pour des travaux préparatoires devant aboutir le 5 septembre à Bidache, chez et avec Jean-Jacques Lasserre, sur une contribution départementale qui sera emmenée dans les Landes.