Giuliano Cavaterra des relations internationales de Batasuna interpellé
Le responsable des relations extérieures de Batasuna Giuliano Cavaterra a été interpellé hier au petit matin à son domicile bayonnais par les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) et de l’antenne de Bayonne de la police judiciaire. Il a été placé en garde à vue au commissariat de Bayonne. La police espagnole soupçonne le militant politique âgé de 39 ans d’être "lié à l’élaboration et à la distribution de Zutabe", le bulletin interne de l’organisation clandestine ETA. Cette arrestation fait suite à l’interpellation en janvier dernier à Hernani de l’animateur de l’émission "Txalaparta" sur Radio Pays à Paris, Sébastien Bedouret, en possession d’un exemplaire de Zutabe. Incarcéré en Espagne pour "collaboration avec bande armée" il est libéré sous caution en mars. Le comité contre la torture recueille alors, et rend public, son témoignage de tortures et mauvais traitements avec lesquels sont obtenus des aveux. Déclarations où apparaît le nom de Giuliano Cavaterra, en charge au sein du parti indépendantiste notamment des relations avec les autres mouvements de libération nationale. Ce dernier dénonce alors publiquement en avril être l’objet d’une enquête préliminaire de la part des services de la police française, "sur la base d’éléments extorqués sous la torture" afin de "criminaliser l’activité politique de Batasuna". Une dénonciation réitérée hier par Xabi Larralde, porte-parole de la même formation.
Jon Irazola, militant du parti interdit dans l’Etat espagnol depuis 2003 mais tout à fait légal de ce côté-ci, indique que Giuliano Cavaterra exerce ses activités de manière "tout à fait normale au grand jour", et qu’il s’est récemment "plaint d’être suivi par la police et d’avoir été mis sur écoutes téléphoniques".
Hier soir le comité de soutien aux prisonniers politiques basques Askatasuna a organisé un rassemblement de protestation à proximité du commissariat de Bayonne l’accès devant l’hôtel de police étant empêché par la police. Une trentaine de personnes s’est rassemblée derrière une banderole réclamant la libération de Giuliano et clamant "non à la répression". Un nouveau rassemblement est prévu ce soir au même endroit dans le cas où le militant de Batasuna ne serait pas remis en liberté.
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