Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
Google
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > Culture 2007-07-18
Artistes contemporains avec un grand K
·Une nouvelle galerie d’art présente au bord de la plage de Saint-Jean-de-Luz une trentaine de clichés de Stéphane Tourné

La vie est parfois simple comme une journée d’été à la plage.Pour l’artiste basque Eric Dicharry, une aventure de l’art contemporain à Saint-Jean-de-Luz vient de débuter sous ces bons auspices.Non loin du lieu privilégié de ses bains de mer, l’artiste connu sous le nom de Kalamu, a lorgné sur un local vide, ouvert sur la baie à travers de larges vitres. Quelques coups de fils plus tard, et la création de l’association K avec l’artiste vidéaste Victor, Éric Dicharry a les clés en poche d’un local idéal, aux avant-postes de l’art contemporain en milieu plagiste.Presque le poste de secours de Maîtres artistes sauveteurs, au bout de la rue de la République, sur un perchoir vitré qui domine la promenade de la plage. Avec des horaires d’ouverture "after beach", tous les jours de 18h à 23h, qui invitent à la bagatelle artistique le vacancier doré tout en conservant intact "un souci militant".

A la galerie K, on n’est pas non plus dans les croûtes de la place Louis XIV et pour la programmation des six prochains mois, Éric Dicharry lance un appel à tout ce qui compte comme vidéaste, artiste peintre, performeur ou encore installateur au Pays Basque.Pour le reste, la première exposition propose depuis mardi une trentaine de clichés de Stéphane Tourné, photographe de mode et de publicité, qui semble se repentir en embrassant quelques causes louables.C’est précisément le cas ici, à travers ses images léchées, en noir et blanc ou en couleur, dont l’esthétique sûre et mode est détournée au profit d’une campagne pour promouvoir le commerce équitable.

Les moyens de la pub

Tous les moyens de la mode ou de la pub au profit d’une ONG, Oxfam International, avec laquelle Stéphane Tournier a déjà mené campagne contre la prolifération des armes à feu et leurs effets néfastes sur la santé. Quand Éric Dicharry a rencontré le photographe, c’était du côté du Sénégal et il s’agissait, aux côtés de la célèbre mannequin Katoucha, de mener campagne contre l’excision en "laissant tomber les couteaux pour des pinceaux" se souvient l’artiste basque.Là encore, Stéphane Tourné a fait appel à quatre mannequins d’origine africaine pour mettre en images des corps nus, sculptés et repensés avec des produits de consommation courante.

Ce mariage d’une esthétique chic et d’une préoccupation humaine aboutit à un sensuel trash simple et percutant qui fait valoir les intérêts du commerce équitable dans la mise en scène de corps nus photographiés avec des produits de consommation de base. Sur la plage de Saint-Jean-de-Luz jusqu’au 15 octobre, l’exposition est présentée pour la première fois en Europe et devrait poursuivre son chemin à Paris et dans de nombreux pays occidentaux.La première exposition a eu lieu comme de bien entendu au Sénégal, lors du salon Biotop qui se tenait au bord du lac rose.

Contrastes

Noir, blanc, contrastes des corps nus qui se mêlent à du riz, de la farine, de l’huile, du coton ou encore du lait. Un mélange de matières et de corps, une esthétique des corps noirs mis en exergue par la dimension épurée et froide des matières premières. Mélange de corps et de matières, pureté des corps livrant leur éclat, redessinés dans un bain d’huile, sculptés dans la farine, giclant dans le lait. Dans ce projet artistique à l’échelle planétaire, initié il y a deux ans, l’ONG Oxfam International veut mettre en avant les paradoxes des modes d’échanges commerciaux entre le Nord et le Sud et dénoncer un des écueils majeurs de ce système : l’exportation par l’Europe des biens de consommation en surproduction vers les pays du Sud.Un système qui dénature la fonction des agriculteurs locaux, en imposant des prix non équitables entre produits importés et produits locaux, ces derniers se transformant en produits de luxe. Un photographe est donc choisi sur chaque continent pour photographier des personnalités inondées de matières premières. De nombreux artistes ont ainsi prêté leur image. Déjà, dans le cadre du projet "Control Arms", Stéphane Tourné avait saisi l’occasion de travailler avec des artistes comme le chanteur de reggae Tiken Jah Fakoly ou le leader du groupe Kassav, Jacob Desvarieux. Ces clichés ont été victimes de leur succès.Au Mali, les affiches étaient systématiquement décollées par les fans. Quand la beauté et l’esthétique dépassent la fonction militante, le message pénètre la sphère domestique.

A Saint-Jean-de-Luz, l’exposition des clichés de Stéphane Tourné devrait s’accompagner de présentations d’artistes locaux.Chaque nuit, six moniteurs télé relatent derrière les vitres une partie du travail du vidéaste Victor, qui présentait il y a quelques années, à la base sous-marine de Bordeaux, un mur d’images de 55 télés illustrant une Europe des peuples.


 
Print
 
...More news
Sujet à la une
A la découverte de l´or
Culture
Artistes contemporains avec un grand K
Culture
Hommage aux policiers sur fond de garage sexy
Sports
Alaves n’appartient plus à Piterman
Pays Basque
Rêves et désillusions de l´universe de la mode
Pays Basque
La Navarre se donne encore un mois pour désigner son président
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise