La Navarre se donne encore un mois pour désigner son président
·Le Parlement navarrais s’octroie un mois supplémentaire pour trouver un accord de majorité gouvernementale
Les agapes de Sanfermin n’auront pas suffi à dénouer la situation. La Navarre n’a toujours pas de président(e). A l’issue hier d’un troisième tour de consultations, pour lequel aucune formation politique n’a présenté de candidat à la présidence, la Communauté forale de Navarre demeure sans gouvernement. La présidente socialiste du Parlement Elena Torres (élue grâce aux voix du PP) a indiqué, qu’un délai supplémentaire de un mois avait été adopté à l’unanimité de la Junta des porte-parole de la Chambre pour l’attribution de la présidence du gouvernement. Auparavant, E.Torres avait reçu chaque représentant des partis du Parlement, pour constater qu’aucun ne se hasardait à se présenter sans la garantie d’une majorité.
Les parlementaires navarrais ont donc jusqu’au 18 août pour décider du nom de la tête de la Navarre. Ils ne seront à nouveau convoqués que s’il est fait état d’un accord majoritaire entre partis politiques. Si aucun candidat n’obtient la majorité, de nouvelles élections seront alors convoquées. La balle est à nouveau dans le camp des négociations en coulisses.
Rupture entre NaBai et le PSN
Rappelons qu’à l’issue des élections autonomiques en Navarre à la fin du mois de mai dernier, aucune force n’avait obtenu la majorité absolue. L’UPN, version locale du PP (droite), perdait la sienne avec 22 sièges, la coalition abertzale Nafarroa Bai (regroupant Aralar, PNV, EA, Batzarre) en obtenait 12, tout comme les socialistes du PSN. Les communistes IUN et les régionalistes de CDN (scission d’UPN) en recueillaient 2 chacun la liste d’ANV ayant été illégalisée.
La veille de ce troisième tour, Nafarroa Bai avait indiqué que les négociations entamées avec le PSN, et IU avaient été rompues. Après un mois et demi de discussions dans lesquelles chacun annonçait "le changement en Navarre". NaBai envisageait de laisser la présidence au PSN, ce dernier ne proposant que deux portefeuilles à NaBai, et un à IUN. L’évolution du statut foral de la Navarre, la consultation des Navarrais sur un rapprochement avec la Communauté autonome basque, la place de l’ikurriña et de l’euskara, faisaient partie des dossiers de discussion. Patxi Zabaleta de NaBai avait conclu que "Madrid a décidé de l’avenir de la Navarre". La coalition abertzale a donc décidé de ne présenter ni de soutenir aucun candidat à la présidence, ni Miguel Sanz (le sortant UPN), ni Fernando Puras (PSN). NaBai se prépare à mener un travail d’opposition, sans crainte de nouvelles élections car "nous sommes la force politique la mieux préparée", puisqu’en "ascension".
Pour sa part, le président de gouvernement sortant entrevoit sa propre reconduction, après un accord avec le PSN garantissant en particulier "la stabilité institutionnelle". Les discussions ont d’ailleurs repris à ce sujet avec Fernando Puras qui a déclaré que sa formation était prête "à étudier toutes les propositions de constitution d’un exécutif".
Ainsi, Juan Cruz Alli, ancien titulaire du poste, et actuel leader de CDN, pense que le scénario qui se profile est celui d’un gouvernement UPN en coalition avec le PSN, incorporant également IUN et le CDN, ou un gouvernement UPN en minorité comptant avec la bienveillante abstention du PSN. Soit peu de changement, et beaucoup de continuité.
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