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Le JPB > Sujet à la une 2007-05-10
ENTRETIEN
« C’est un monde où il faut être le meilleur »

Xapeldun pour la deuxième fois à main nue mur à gauche par équipes, la performance de Xala est réservée uniquement aux grands champions de pelote. 18 ans après Laduche, Xala a rejoint l’Azkaindar, aujourd’hui son entraîneur, devenant les deux seuls à avoir réussi deux titres chez les professionnels du mur à gauche. Avec le recul, Xala revient pour le Journal sur le deuxième titre remporté aux côtés de Martinez de Eulate au mois de mars, mais également sur une carrière de six ans, riche en enseignement.

Avec un peu de recul que représente cette xapela pour vous ?

(il réfléchit)... ça fait du bien. C’est toujours bien d’arriver en finale et de gagner une xapela. D’être en forme lorsqu’arrivent les compétitions importantes comme le sont les championnats. Et ce n’est pas toujours facile. C’est ce qui est arrivé cette année. Avec Eulate, on est tombés sur un bon moment. Après, avec un peu de chance et de réussite, on est arrivés à aller au bout.

Pourtant, vous vous présentiez à ce championnat après une période difficile ?

C’est vrai, l’été dernier j’avais beaucoup joué, et après la finale du quatre et demi contre Irujo je suis parti en vacances, histoire de couper un petit peu. Dès le retour, je me suis blessé, ça fait que finalement je suis resté plus d’un mois sans jouer. Un mal pour un bien parce que ça m’a permis de récupérer, de me reposer, et surtout d’avoir à nouveau envie. C’est quand on est blessé, que l’on se rend vraiment compte de la chance que l’on a de jouer. L’empresa aussi m’a fait confiance. Dès le début, les dirigeants m’ont dit que je serais titulaire, que Chafee rentrerait au début mais que c’était moi le titulaire.

Du coup vous étiez plus frais que le reste des joueurs...

Oui, peut-être. Certains ont accusé le coup, et il arrive un niveau où tout le monde se vaut plus ou moins. La différence se fait à peu de chose : la fraîcheur, la chance... font que tu gagnes ce jour-là.

D’autant que le championnat s’est plutôt bien "goupillé" pour vous ?

Oui. On n’a pas eu de pépin, pas de mal de main... et ça aussi c’est important. En plus on s’est très bien entendus avec Eulate. On formait une bonne équipe et pour gagner une compétition de ce genre il faut à un moment donné être soudé. C’est ce qui est arrivé.

Comment avez-vous vécu cette deuxième xapela par rapport à la première, il y a cinq ans ?

Je ne sais presque plus. Il y a eu tellement de parties depuis le premier titre que c’est difficile à dire. C’était peut-être un peu différent cette fois-ci. La première fois, j’étais plus jeune, je jouais avec Lasa, et c’était lui qui me guidait, qui me disait ce qu’il fallait faire. Avec Eulate, c’était plus partagé. Lui aussi m’a fait confiance. Il m’a toujours encouragé à rentrer de volée de loin, à ne pas hésiter, il m’a mis en confiance. Il me disait : "moi je vais tenir, mais arrivé un moment il faut que ce soit toi qui rentres en jeu".

Par rapport à votre entourage, la famille, les amis, l’entraîneur Laduche...

C’est toujours aussi fort. Quand on s’entraîne toute l’année, quand on sait les difficultés que l’on rencontre pour disputer une finale de championnat, on apprécie toujours autant. J’ai disputé d’autres finales en tête-à-tête notamment, je sais que ce sont des parties très difficiles à aborder. Cette fois, ça s’est bien terminé.

Qu’est-ce qui a changé entre le Xala champion en 2002 et le Xala champion en 2007 ?

Comme tout le monde, j’ai évolué. Petit à petit j’ai fait ma place. Au début, c’est toujours difficile de se présenter dans un monde que l’on ne connaît pas trop, on ne sait pas trop où on est. Aujourd’hui, je me sens plus assis, plus confiant.

Et dans la cancha...

Aussi. Avec Panpi, on a beaucoup travaillé. Il m’a toujours inculqué un jeu d’attaque. C’est ce que les gens aiment voir, et pour un avant c’est ce qui donne le plus de plaisir. On a travaillé dans ce sens. Et même s’il faut tous les jours retravailler les mêmes choses, les mêmes gestes, aujourd’hui je me sens plus aguerri. Je me sens de mieux en mieux.

Dans quel domaine avez-vous progressé le plus ?

La grande différence aujourd’hui est que je me sens plus confiant. Techniquement il y a toujours à apprendre, toujours des coups à travailler : le gancho, la volée... en défense il y a tellement de petits détails qui s’ajoutent au fur et à mesure que l’on n’est jamais vraiment arrivé.

Il y a aussi une évolution dans votre entraînement avec Laduche?

C’est vrai que maintenant on s’entraîne différemment. Plus ça va, et plus on tend à s’affiner dans l’entraînement, mais tout en travaillant certaines bases qu’il ne faut surtout pas oublier. Il y a tous les jours de quoi faire.

Aujourd'hui avec Gonzalez, Harismendy, Lemouneau, et Alberdi, le "groupe de Laduche" s’est un peu étoffé. Il ne se consacre plus qu’à Xala. Comment le vivez-vous ?

C’est vrai que moi je me suis toujours entraîné seul avec Panpi (Laduche). Je préfère, plutôt que de m’entraîner avec les autres. C’est pourquoi, je lui demande de m’entraîner seul. C’est à ce moment-là que l’on travaille vraiment les aspects techniques. D’autant que lui, il apporte énormément sur ce point-là. Dès que l’on réalise un geste un peu de travers, il le dit de suite. Le groupe, c’est bien pour jouer en deux à deux.

Justement, quelles sont les qualités de Panpi Laduche l’entraîneur ?

(il réfléchit)... Il arrive à voir le petit défaut qui petit à petit, si on ne le corrige pas, on ne sait plus pourquoi on ne réussit pas un coup. C’est quelqu’un qui quand on fait bien, il le dit, "là tu as fait ce qu’il fallait", mais dès que l’on commence à tomber dans le défaut, il est capable de le déceler et de le corriger. Il a l’¦il pour ça. C’est une de ses qualités principales. Et je crois qu’il manque à la pelote des entraîneurs qui disent : "non, ce geste n’est pas bon. Pour que ton coup soit réussi, il faut le frapper comme ça : à cette distance, cette hauteur, cette gestuelle... Puis les résultats sont là. Autant Gonzalez que Thierry (Harismendy), Stéphane (Lemouneau) ou Andoni (Alberdi) progressent rapidement. Il ne laisse pas traîner ces défauts-là.

Par exemple...

Par exemple, le gancho. On croit que c’est quelque chose de facile, mais il y a beaucoup de choses à faire pour qu’il soit bien frappé. Lui, il les exige à l’entraînement. Le geste doit être parfait à l’entraînement pour qu’en partie officielle on mette 6 ou 7 sur 10 "pas trop mal". Techniquement il exige cela.

Avec six ans d’expérience chez les professionnels, quel regard portez-vous sur ce "monde du mur à gauche" ?

C’est un monde exigeant. Dès que l’on n’est pas bien, ça se voit rapidement sur la cancha et l’empresa exige beaucoup des joueurs. C’est un monde où il faut être le meilleur si tu veux réussir. Et pour ça il faut s’entraîner, il faut avoir quelqu’un qui vous aide... Puis il y a cette facette de beauté. Quand on joue dans un mur à gauche plein, que l’on se sent bien... c’est un sport génial, très ludique...

Et l’entourage ? Les joueurs, les parieurs, le public...

Souvent, de ce côté-là, on joue, on se douche et on rentre. On a cette particularité de vivre ici (en Labourd). On est peut-être un peu plus à part que le reste des joueurs. Le lendemain, quand je me lève à Bonloc, personne ne me dit rien par rapport à telle ou telle partie. Quand on vit à Pampelune, il doit y avoir plus de monde qui reconnaît tout ça.

Vous sentez-vous à l’aise dans ce monde ?

Oui, ça va. Même si au début ça faisait bizarre, maintenant j’ai pris mes marques. Je me rends compte que les autres sont aussi comme moi. Je fais mon sac, je m’en vais jouer et j’essaye d’être le meilleur possible.

Vous avez quand même fait le choix de rester vivre de ce côté-ci de la Bidasoa. Pourriez-vous vivre de l’autre côté ?

Non, je ne pense pas. Ma vie est ici. Je travaille là-bas, mais je reviens pour retrouver un certain calme. Il y a aussi des endroits calmes là-bas, mais il y a la famille, les amis...

Vous avez aussi réalisé des progrès en basque, est-ce important?

Tout à fait. Beaucoup de monde parle le basque... Mais même par rapport à moi, pour pouvoir m’exprimer, pour pouvoir dire ce que je pense. C’est vrai qu’au début, entre ce que j’avais dans ma tête et ce qui sortait de ma bouche, c’était différent. Aujourd’hui, j’arrive un peu mieux, mais j’ai encore des progrès à faire.

Vous l’utilisez uniquement pour parler à la télévision et à la radio ou vous parlez également dans les vestiaires, dans la cancha...

Oui dans les vestiaires, ça nous arrive. ça dépend de qui il y a. S’il y a des pilotari de la Rioja ça parle plus en espagnol, mais sinon oui, et c’est important. Je vois les jeunes qui arrivent, comme Stéphane Lemouneau par exemple... il va falloir qu’il s’y mette, lui aussi.



« Sébastien Gonzalez peut jouer les trouble-fêtes »
Sorti dès le premier tour en tête-à-tête, sans presque d’entraînement, vous n’étiez pas forcément motivé pour cette compétition ?

On en avait parlé avec Panpi (Laduche), il me disait qu’il valait peut-être mieux ne pas jouer. Moi je voulais jouer, l’empresa préférait que je joue... je me suis donc décidé sans trop savoir où j’allais. C’est sûr que ce n’est pas la meilleure des préparations, mais on garde toujours espoir. On se dit que peut-être l’adversaire ne sera pas dans un grand jour, on ne sait jamais.

Vous aviez un tableau difficile...

Je savais que Barriola ça serait un adversaire très difficile à battre, mais j’avais décidé d’y aller et dans ce sens je n’ai pas d’excuse. Après, en cas de victoire, il y avait Peñagarikano, puis Irujo...

Est-ce vraiment possible d’aller au bout du championnat par équipes, d’enchaîner avec le tête-à-tête et de gagner à nouveau ?

Je ne sais pas. Si, Irujo l’a déjà fait, certains l’ont fait. Mais pour moi comme pour Sébastien, c’est peut-être plus dur. On a quand même nos racines qui viennent du trinquet et de la place libre, et on doit s’entraîner plus que les autres qui ont des repères depuis petits. Moi j’ai commencé le mur à gauche à 19-20, on se sent à l’aise, mais il y a toujours un travail supplémentaire à fournir. Pour des compétitions comme celle-là, plus on a le temps de les préparer, plus on a des chances d’aller loin.

La xapela du tête-à-tête, c’est un titre qui vous fait rêver ?

Oui c’est sûr, mais je sais aussi que c’est très difficile. Il faut une année où il faut pouvoir se préparer, il faut avoir de la chance, il faut tout. Il faut surtout être là lorsque l’opportunité se présente. Le but c’est donc de rester parmi les 3-4 meilleurs avants de l’empresa afin d’avoir l’opportunité de disputer le championnat.

Gonzalez, quelles sont ses chances ?

Il est très bien. Il a en plus un tableau pas trop mauvais, même s’il faut toujours relativiser car si en tête-à-tête on a un jour sans, c’est perdu. Quoi qu’il en soit, Sébastien a ses chances. C’est un joueur de tête-à-tête. Le jour où il est bien il est injouable.

Et le reste...

Tout le monde peut être champion. Et Sébastien peut jouer les trouble-fêtes...


 
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