L’an prochain, à Saragosse, va se tenir l’Exposition Universelle, événement considérable, plus important, du point de vue de l’avenir humain que les Jeux Olympiques ou la Coupe du Monde de football. Le thème Central de cette manifestation sera celui du caractère irremplaçable de la présence de l’eau sur la Terre et de la nécessité de sa préservation.

Sans aucun doute, la responsabilité de l’Homme dans la dégradation de cette ressource naturelle vitale sera mise en relief au cours des colloques et autres débats pendant les mois de durée de cette exposition.

L’effet de serre et le réchauffement accéléré et non cyclique de la planète seront au c¦ur des échanges intellectuels et culturels. Le département des Pyrénées Atlantiques est-il, en ce moment, digne d’être appelé à être actif et officiellement présent dans cette manifestation mondiale exceptionnelle ? Son comportement politique actuel est-il à la mesure de l’honneur qui lui est fait et de la conscience du péril qui menace la survie même de l’Homme sur la planète?

Malheureusement, quatre faits très concrets obligent à répondre négativement à cette question :

- L’axe autoroutier E7 à travers la Vallée d’Aspe et l’accentuation sans limite du trafic marchand international, générateur de l’effet de serre, vont à contresens du but de l’exposition. Il en est de même pour le projet de couloir à camions Transnavarrais.

- La destruction volontaire ou laxiste de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc-Saragosse qui offre des possibilités remarquables d’établir un trafic économique et touristique conforme aux besoins réels des populations d’Aquitaine et d’Aragon, est la négation de l’écologie.

- La culture de plus en plus intensive du maïs, pollué par les OGM, est dispendieuse en eau. Et on nous parle maintenant d’agrocarburants ! Ils prendront la place des surfaces occupées par les cultures alimentaires nourricières ainsi que des espaces boisés indispensables à la biodiversité, à la beauté et à la santé.

- La menace de disparition, à court terme de l’espèce ursine dans les Pyrénées, malgré tous les beaux discours sur la biodiversité.

Si sur tous ces sujets, les dirigeants politiques régionaux et nationaux ne modifient pas fondamentalement leur comportement actuel, et nous sommes sans illusion au vu du résultat de l’élection présidentielle, leur présence à Saragosse, et en particulier celle du nouveau Président de la République, ne sera que pure hypocrisie. A coup sûr, ce seront les combats accentués des écologistes et des défenseurs de la nature qui seront en harmonie avec Saragosse 2008.