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Le JPB > Sports 2007-04-06
Arnaud Tabaran, un Biarrot assure les arrières des Irundar
·Gardien de but au Bidasoa d’Irun, le Biarrot est l’un des rares handballeurs du nord du Pays Basque à évoluer au niveau professionnel

Chose rare au handball, c’est un Biarrot qui assure les arrières du Bidasoa Irun, un club historique de la Liga Asobal, un des plus exigeants championnats en Europe et par conséquent dans le monde. Et pour cause, la culture du petit ballon rond est beaucoup plus ancrée de l’autre côté de la Bidasoa que de ce côté-ci. Tellement exceptionnel qu’Arnaud Tabaran est certainement l’un des seuls (le seul ?) handballeur du Pays Basque nord à jouer en niveau professionnel. Certes, lanterne rouge du classement, les Gipuzkoar ne traversent pas le meilleur moment de leur histoire, mais le fait est que Tabaran, formé au Biarritz Olympique dès son plus jeune âge, fait aujourd’hui partie du groupe qui se bat bec et ongles pour assurer sa survie dans l’élite. "Ce ne sera pas facile" confie au JPB le plus jeune gardien de toute la Liga, "il reste 8 journées, il faudra certainement en gagner 5". Ironie du sort, les Basques sont à la lutte avec un autre historique de la Liga : Teka Cantabrie, au palmarès également bien garni. À la différence que les Cantabres ont un calendrier plus difficile, "c’est simple, nous, on joue contre des adversaires directs, des équipes qui se positionnent dans la deuxième moitié du classement, eux, ils auront surtout affaire aux premiers, aux intouchables comme Pampelune, Barcelone... on a un meilleur calendrier".

"La plus grande décision"

Inscrit à la section handball du BO dès l’âge de 6 ans, Tabaran a pris à 14 ans "la plus grande décision de ma vie, presque par hasard" lâche-t-il, "c’était après un tournoi disputé avec Anglet à qui il manquait un gardien" se souvient-il. "Je remplaçais. Les recruteurs d’Irun m’ont repéré, ils m’ont fait une proposition".

Un virage pas toujours évident, surtout à "l’âge bête", mais Tabaran savait déjà ce qu’il voulait en termes de sport, "j’avais le choix entre le sport-études de Talence et la proposition d’Irun. La famille, les amis, la proximité, ont évidemment joué un rôle important. D’autant que je n’avais pas envie de partir. J’ai décidé de tenter ma chance".

C’est ainsi que le Basque a croisé le Bidasoa pour rejoindre... le Bidasoa d’Irun et surtout pour démarrer une carrière sportive qu’il n’imaginait pas forcément à l’époque : "À 14 ans, on ne pense pas au professionnalisme. Je savais que je voulais continuer à jouer au handball, mais sans trop me projeter dans l’avenir".

Entre allers et retours Biarritz-Irun et Irun-Biarritz quasi quotidiens, des études à Bayonne, les sélections avec l’équipe d’Euskadi lui souriaient de temps en temps, et si l’adaptation n’a pas toujours été facile, surtout au début "eux, ils parlaient tous en basque, moi je ne savais ni le basque ni l’espagnol...", le Biarrot a quand même réussi à s’imposer. "Du point de vue communication, le poste de gardien facilite la chose. Mon rôle est d’arrêter les ballons et de faire des passes. Dans ce domaine, je m’en sortais plutôt bien". Pour autant, Tabaran était quand même le joueur qui venait d’ailleurs pour prendre la place à un Irundar, "à un copain à eux surtout, prévu pour jouer dans cette équipe... mais ça n’a duré qu’un an". Tabaran s’est globalement bien intégré.

Rapidement, il est devenu le gardien titulaire des juniors à Irun avant de taper dans l’¦il de l’entraîneur des pros. Petit à petit, il a commencé à s’entraîner avec l’équipe une, à croire que le club avait vu juste, "c’est à ce moment-là que l’on commence à se poser des questions, à avoir des ambitions et à penser à faire du handball son métier".

Professionnel à 18 ans

Dans le mille. La progression régulière du jeune athlète l’a conduit naturellement à son premier contrat professionnel, "pas de contrat espoir car j’occupe une place d’étranger" précise-t-il, signe que le club fait entièrement confiance à un jeune de 18 ans pour défendre les cages des Irundar. Profitant des départs des deux gardiens pros en place, le staff irundar s’est effectivement tourné vers Tabaran. Pas pour une place de titulaire, le Biarrot doit partager son temps avec l’international norvégien Ole Erevik, mais "pour apprendre".

Aujourd’hui, même si la situation du Biarrot est un peu biscornue puisqu’il a cédé sa place d’étranger pour que le club recrute un joueur de champ, le Biarrot tire un bilan plus que satisfaisant, "même si je n’ai pas beaucoup d’expérience, j’ai quand même vécu deux quarts de finale d’une Coupe d’Europe (EHF), et on a terminé 6e du championnat l’an dernier. Ce sont des grosses performances. Qui plus est quand on sait qu’en Liga, les 5 premiers sont intouchables".

Voilà pour les bons moments. Les difficiles, les Basques les vivent en ce moment même où l’incertitude d’une fin de championnat délicate engendre un surplus de pression, "cette année on a du mal" avoue le portier de 21 ans, des soucis essentiellement dus à des départs de joueurs clés à l’intersaison, "le demi-centre serbe Kastoianovitch, le pivot Julen Aginagalde, capitaine de surcroît, et l’ailier Antonio Carton notamment" explique Tabaran, des éléments clés qui, selon le Biarrot ont été remplacés par les joueurs moins performants.

Pas question pour autant de regretter quoi que ce soit. Tabaran se retourne, et se félicite des choix réalisés jusqu’à présent : "J’en discute avec mes coéquipiers qui avaient opté pour le sport-études et je ne regrette rien. Ils n’ont pas réussi. Ma carrière, elle, s’est bien goupillée. Irun m’a rapidement fait confiance et j’ai pu gravir les échelons. En sport-études, il y a beaucoup de concurrence pour peu de places. Si j’avais été à Talence, j’aurais peut-être pu prétendre à jouer aux Girondins, aujourd’hui en D2... pas de regrets".

Aujourd’hui, le jeune gardien se retrouve face à un autre dilemme. Car si l’avenir est incertain aux bords de la Bidasoa, il n’exclut rien quant à son futur professionnel. "J’ai des propositions, mais je ne me prononcerai pas avant la fin du championnat". Question de principe.



Un inconnu pour le staff des Bleus
L’autre grand chapitre de Monsieur Tabaran dans sa carrière sportive s’appelle l’Equipe de France. Et pour cause, lorsque le jeune Biarrot de 14 ans décide de se rapprocher d’Irun en s’éloignant de la filière fédérale, il devient pour ainsi dire invisible aux yeux des représentants des Bleus, "personne ne me connaissait. Même si je jouais dans un club professionnel, les sélectionneurs ne connaissaient pas mon niveau. Ils savaient qu’il y avait un gardien qui jouait en Liga, c’est tout". Du coup pas d’équipe de France dans les catégories jeunes. Jusqu’à récemment puisque Tabaran a intégré l’équipe de France des moins de 21 ans. Il est "rerentré" dans les listes fédérales, et nul doute, il est appelé à devenir prochainement un élément incontournable des Bleus.


 
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