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Le JPB > Sujet à la une 2007-03-24
Le génie défie la puissance
·La puissance d’OlaizolaI-Beloki (Asegarce) ou le génie de Xala-Eulate (Aspe), les cartes de la grande finalepar équipes sont sur la table.À eux de les faire valoir

L’opposition de style a fait l’unanimité. Depuis que l’on connaît officiellement le nom des deux équipes finalistes du championnat par équipes chez les professionnels (demain 18h30 ETB-1), les stratégies ont été définies à l’avance. Personne ne doute désormais du bombardement auquel Martinez de Eulate sera soumis tout au long de la finale. Faisant de la riposte du champion en titre, le domaine qui déséquilibrera la balance d’un côté ou de l’autre.

Les pilotari d’Asegarce eux-mêmes l’ont admis cette semaine, preuve qu’ils ont su tirer les conclusions pertinentes de la partie de poule, remportée, soit dit en passant, par Xala et Eulate : "Ce jour-là on n’avait pas su éviter Xala" a analysé Ruben Beloki, "ce qu’on essayera de faire par tous les moyens à Vitoria-Gasteiz".

Preuve qu’à l’aube de sa deuxième finale par équipes, le gaucher de Bonloc est devenu un adversaire redouté par le reste des joueurs. Yves Sallaberry n’est plus le nouvel arrivé dans la classe de la main nue mur en gauche, tout timide, auteur d’une incroyable surprise en 2002, lorsqu’il coiffa la xapela aux côtés de Lasa III. Le Lekuindar a mûri, a appris, et il a sérieusement travaillé aux ordres de Panpi Laduche pour devenir un élément incontournable de son empresa.

À tel point qu’il a été le fer de lance d’Aspe dans cette compétition. Irujo éliminé prématurément, l’empresa a tout misé sur ses pilotari labourdins. Seul Xala a su tirer son épingle du jeu. Certes, sa blessure l’a épargné du début de compétition, "ça m’a fait le plus grand bien" a-t-il avoué, "ça m’a permis de me présenter plus frais que le reste". Or, au-delà de sa fraîcheur physique, Sallaberry a fait preuve d’autres arguments pour ajouter une deuxième xapela à son palmarès.

Xala a montré qu’il est capable de prendre une partie à son compte, qu’il est capable de trancher le moment venu... bref qu’il est capable de faire la différence dans une équipe. Il l’a prouvé dans la série des demi-finales, il devra le refaire demain au mur à gauche Ogeta. Une cancha qui par ailleurs ne lui porte pas forcément bonheur, d’autant que le Labourdin n’a jamais gagné dans la capitale d’Alava. Sur 7 rencontres officielles, jamais il n’est arrivé à inscrire le 22e point. Peu importe, les statistiques sont faites pour évoluer.

Curieusement, le pilotari de Bonloc se présente à cette grande finale après une longue période de difficultés. Entre blessures et fatigue, Xala a passé des mois difficiles dans le camp professionnel. Une saison précédée d’ailleurs d’une période plutôt faste où le Lekuindar fit feu de tout bois, notamment lors des tournois estivaux. Aujourd’hui, si les spécialistes ne l’attendaient pas forcément à ce niveau, il a répondu de la meilleure des manières, avec des prestations haut de gamme sur les canchas.

Les regards sur Eulate

Des prestations réalisées à deux, bien sûr, car on a tendance à oublier Martinez de Eulate, arrière champion en titre, sans qui le Labourdin n’aurait pas pu s’exprimer pleinement. À Gasteiz, tous les regards seront posés sur lui, surtout en début de rencontre. Eulate est censé "tenir la baraque", répondre présent pour que son partenaire fasse parler sa classe. Le génie face à la puissance, le duel s’inscrit dans ces paramètres. Les coaches des deux empresas en conviennent, et chacun défend logiquement son camp.

"Une fois n’est pas coutume, je vais contredire la philosophie que j’ai toujours défendue" a déclaré Salvador Bergara le technicien de l’empresa Asegarce et coach d’Olaizola I-Beloki, "je pense que cette fois-ci le muscle l’emportera sur la créativité. Les caractéristiques de la cancha multiplieront la puissance d’Olaizola et Beloki".

Les conseils de Bergara sont simples: "Je leur ai dit de prendre la partie à leur compte. La rencontre sera longue et dure et celui qui fera le moins de cadeaux remportera la xapela. Car Eulate fera son travail. Il jouera "à bon" toute l’après midi et Xala, à l’aide de sa volée, cherchera constamment la gauche d’Olaizola I".

Comme dans toutes les finales, l’expérience s’annonce comme un élément incontournable. Et dans ce domaine, la palme revient aux pilotari d’Asegarce où les sept finales de Ruben Beloki ne passent pas inaperçues. Le joueur de Burlata est un grand habitué des rencontres à pression alors que Xala et Eulate semblent plus novices.

Savoir être patient

Pour autant, côté Aspe on croit dur comme fer au talent de ses joueurs. "Même si la plupart des pilotazale penchent pour Olaizola et Beloki, pensant que la puissance fera la différence, je garde espoir que le génie prendra le dessus sur le physique". C’est Jokin Etxaniz, préparateur d’Aspe qui le dit. "Je sais que les joueurs d’Asegarce auront l’initiative de la partie, mais il faudra savoir laisser passer l’orage, attendre patiemment le moment opportun pour les faire jouer autrement".

Etxaniz est également conscient des heures supplémentaires auxquelles sera soumis Eulate, "il saura faire face" a-t-il conclu.


 
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