La fièvre rock et le charme pop de Maximum Kouette
·En tournée pour son dernier album Et alors, la formation mixte francilienne arrive ce soir à l’Atabal précédée d’une réputation de bêtes de scène
Au milieu des années 90, un groupe de filles fait sensation dans le circuit des bars parisiens et de l’association Life Live In The Bar : aux côtés d’autres débutants comme La Grande Sophie ou Louise Attaque, elles électrisent le circuit indépendant avec leur punk rock garage brut de décoffrage.
Sur scène, elles brûlent les planches grâce à leur punch et à l’énergie indomptable de leur chanteuse. Elles deviennent rapidement une valeur sûre de la scène française en sillonnant l’hexagone dans tous les sens. Par la suite, la formation change de configuration en incluant la mixité (même si les filles restent majoritaires et occupent les avant-postes guitares, basse, chant). Maximum Kouette s’ouvre aussi aux rythmes jamaïquains et popularise le "runk" (rock reggae avec un esprit punk).
Le dernier album Et alors confirme tout le talent de cette formation. Preuve de la qualité de la formation mixte parisienne, Maximum Kouette avait remporté précédemment le prix Adami- Bruno Coquatrix avec l’album Moi J’aime ça. Le Maximum Kouette est un groupe ska-rock, incisif et charmeur. Pourtant Et alors, sonne résolument rock, laissant le festif de côté dans la musique comme dans les textes. Un esprit festif musicalement, très orienté ska avec une section cuivres bien trempée. Rayon influences, la balance penche vers les années 70 avec un son brut, des guitares assez sèches et l’emploi du vocodeur pour la voix de Moon au chant.
Je-m’en-foutisme
L’album commence tout simplement avec le single Et Alors. Ce billet d’humeur (de mauvaise ?) acéré met la patate et conforte l’auditeur dans le je-m’en-foutisme, le mettant ainsi directement dans l’esprit du groupe. Dans le même genre, le quatrième morceau rappelle qu’il est vraiment bon de "s’en foutre" La nonchalance.
Mais le Maximum Kouette, ce n’est pas seulement ça. Derrière leurs airs de "j’en ai rien à carrer", il y a une sensibilité dans l’écriture de Moon, la chanteuse du groupe. La force des histoires de Moon, c’est qu’elles sont conçues comme des tranches de vie tour à tour tendres et percutantes.
Textes malins et pleins de verve
Ses textes malins et pleins de verve n’ont pas peur des mots, que ce soit à travers la dénonciation virulente du macho ordinaire Va t’faire, ou le démarquage sex-trash de ballades, avec une chanson érotique dont le refrain fera date Fuck me tender.
Certains brûlots sont portés par un rythme torride On oublie jamais, parfois relayé par des cuivres qui ne se contentent plus de riffs mais tissent des ambiances rythm’n blues du meilleur effet American way of life. L’efficacité est renforcée par les compositions qui ménagent des contrastes et soignent les refrains, retrouvant les charmes mélodiques de la pop pour concocter des chansons qui s’insinuent et ne vous lâchent plus : l’aérienne Karen, la mélancolique Best friend portée par son mid-tempo et ses guitares obsédantes, ou l’offensive Les meutes qui témoigne d’une puissance de feu impressionnante.
Variations
Le groupe sait également ménager des pauses et des variations qui le préservent de toute uniformité : la ballade amoureuse sur le fil du rasoir J’aurais aimé, l’incursion reggae en douceur Je t’emmène, les envolées de trompettes mexicaines La nonchalance, le bouillonnement techno-rock Très chic. Mais ces variations éclectiques ne perdent jamais de vue l’essentiel : la fièvre rock conjuguée au charme pop.
L’album Et Alors est une réussite studio et sa transcription scénique devrait valoir le déplacement, car Maximum Kouette est avant tout un groupe de scène, un groupe qui s’est fait connaître en mettant le feu sur les planches.
Ú Maximum Kouette.
Aujourd’hui à 21h à l’Atabal de Biarritz. 1re partie : 100 Grammes de têtes. 16 euros et 12 euros pour les adhérents de l’Atabal.
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