Basques à Paris : Maurice d'Arhanpé de Tardets, est un héros à sa manière. Sa face pouparde, son maintien select, lui donnent droit de cité dans la société cosmopolite de la capitale. Ce Basque de Tardets, transplanté et à l'aise partout où il élit domicile, honore à sa façon la petite patrie où il vient de temps en temps émerveiller ses concitoyens de sa faconde endiablée.

Maurice d'Arhanpé, a eu la géniale idée de monter un bar à deux pas des Champs-Élysées, à la rue Vernet, et dont l'enseigne rappelle Tardets, ainsi que la cuisine et jusqu'à la cuisinière, que tout le monde connaît et qui répond au nom de Gracieuse. Dîner avec Maurice d'Arhanpé en son bar basque, c'est une bonne aubaine, presque un privilège, où le grand rire fuse à flot et où les chansons comiques, les galéjades se donnent libre carrière dans la plus parisienne des compagnies, parmi les grands seigneurs, les jolies femmes et les princesses de l'écran. On a droit aux histoires du patron, à la "piperade" épicée que confectionne notre célèbre cuisinière Gracieuse, aux romances pyrénéennes du ténor Borthayre, aujourd'hui encore inconnu, mais qui ne manquera pas de devenir célèbre, car il a la voix du gave qui mugit, fraîche et puissante ou douce et pleine de reflets comme un ruisseau.

Maurice d'Arhanpé, qui a couru les cinq parties du monde, revient en son âge de raison - si le terme de raison ne vous apparaît pas superfétatoire - à son village natal de Tardets, dont il veut faire régner l'atmosphère sur un coin de Paris.