En 1932 Martin Schulse, un Allemand et Max Eisenstein, un Juif américain, sont marchands de tableaux en Californie. Ils sont aussi unis par des liens fraternels.

Le premier décide de rentrer en Allemagne. Leur correspondance fictive établie entre 1932 et 1934 constitue un roman, écrit par Kathrine Kressmann Taylor en 1938 et adapté pour le Théâtre par la compagnie La part Manquante.

La pièce Inconnu à cette adresse sera présentée demain soir à 21h au Théâtre des variétés. Une adaptation comme un tribut à un livre, salué à l’époque aux Etats-Unis comme un chef-d’¦uvre.Il faut dire que le roman a capté l’histoire avec justesse. Tel un instantané, une photographie prise sur le vif, il décrit sans complaisance, ni didactisme, une tragédie intime et collective, celle de l’Allemagne nazie qui commence à se jouer en 1938.Les vingt correspondances mises en scène par Nathalie Andrès et Alain Daffos proposent une nouvelle approche de l’histoire à travers les destins des deux protagonistes Max et Martin, séparés sous l’empire de l’hitlérisme triomphant et de la montée de l’antisémitisme. Au fil des courriers, un abîme se creuse, produit par le discours nazi. Peu à peu les liens fraternels se distendent jusqu’à la rupture radicale de deux amis que l’Histoire sépare. Un texte d’une étonnante lucidité sur la montée du nazisme publié un an avant que n’éclate la seconde guerre mondiale, qui fut recommandé à tous les Américains par l’épouse du Président Roosevelt. L’auteur, Kathrine Kressmann Taylor, rédigea cette correspondance comme un moyen de lutte contre le fascisme.