Olivier "Kako" Cavalier a pris contrebasse, gembhri, boucles, ferrailles, objets et instruments divers, et chante aussi.Pantxix Bidart prend sa plus belle voix pour accompagner ses guitares, oud, bouclesŠ A la croisée de ce bric à brac est née Borroka, autrement dit justement, la lutte.Mais ce qui émane immédiatement de ce duo insolite, outre un franc et long ricanement, c’est l’engagement entier, voire intègre, au c¦ur d’une rencontre sans concession, urgente, que l’on sent essentielle. Comme longtemps désirée. Mûre enfin. Depuis 15 ans, ces deux activistes se côtoient, apprécient leurs approches respectives, mais ne mettent en ¦uvre aucune collaboration. L’un, bruitiste génial, le nez au vent de tous les possibles, véritable peintre sonore ; l’autre, érudit d’une tradition musicale immémoriale, et dont la voix possède la force limpide de l’eau torrentielle. Ici, en 7 titres inspirés, initiatiques, leurs univers épurés se rencontrent, s’accordent, mieux, se lient intimement. Une douze cordes somptueuse, voix magnifiques, parfois doublées, incantatoires, parlées et théâtrales, contrebasse veloutée entre ventre et gorge, cordes électriques ce qu’il faut d’irritantes, bruitages abrasifs ou cinglants, boucles pudiques et toujours justes, oud, percussions et souffles d’ailleursŠ On pense à Mikel Laboa dans des salamalecs onomatopéiques et euskariens. Tous les textes sont écrits en langue basque, accentuée et profonde. En cela, entité pleine, à part, efflanquée, chavirée de duende, envolée par le chant, les colères et les vents, Borroka signifie la lutte et sera en concert vendredi soir à la Luna Negra de Bayonne (21h), après un passage demain soir par Bordeaux (au Fiacre à 22h).