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Garroa : Mendionde penche vers lùsine
·Les conseillers de la majorité ont voté le principe d’étudier la vente d’une partie des terres du domaine
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Pas de décision définitive mais un accord de principe
qui fait plutôt pencher la balance vers Andros. Lundi soir, les élus de la
majorité municipale ont voté seuls, puisque toute l’opposition avait claqué la
porte, le principe d’étudier la vente d’une partie des terres du domaine
communal Garroa à une société civile immobilière en vue de l’implantation d’une
importante usine de produits lactés. Le groupe Andros en partenariat avec la
société basque Onetik de Macaye veut s’implanter sur le domaine qui compte au
total 35 hectares de surface agricole utilisable et un château. Cette
installation se ferait au détriment d’un projet de pôle expérimental
agrobiologique à l’étude depuis trois ans. Celui-ci envisage de créer une ferme
publique d’expérimentation et de référence en agriculture biologique pour toute
l’Aquitaine et d’utiliser le château pour promouvoir les techniques
d’éco-construction et d’énergie
Lundi soir, les débats se sont tenus à huis clos dans la
salle de la mairie, ce qui a suscité la grogne des habitants et des porteurs du
projet agrobio venus assister aux débats. "Des éléments demandent la
confidentialité", a expliqué le maire. Le conseiller général Beñat Inchauspe et
le directeur du service Développement économique de la Chambre de commerce Peio
Olhagaray sont en effet intervenus. Ce dernier a été à l’origine de la demande
de huis clos, d’après des confidences faites à un journaliste local. Le
représentant de la CCI (qui n’était pas là au nom des porteurs du projet d’usine
agroalimentaire), a vigoureusement appuyé le dossier. Il a fait savoir qu’Andros
travaille déjà sur une pré-étude d’implantation et qu’il n’attend qu’un
"top-départ" de la mairie pour s’implanter. Si tout se passe bien, le groupe
envisage une ouverture de l’unité de production pour le quatrième trimestre
2008.
4,6 hectares de bâtiment
"Andros prévoit d’installer trois lignes d’ultra
frais, dont chacune correspond à un investissement de 15 millions d’euros", a
rapporté Mattin Etchepare, conseiller municipal de l’opposition. L’usine
consommerait 30 millions de litres de lait pour commencer et atteindrait 100
millions dans dix ans. Elle démarrerait avec 60 emplois pour en compter 160 dans
dix ans.
"Andros privilégie les circuits courts et veut donc
s’implanter près des lieux de production", a indiqué le conseiller. "La CCI a
affirmé qu’il n’y a pas d’autre lieu que Garroa en Pays Basque et a même brandi
la menace d’un terrain de 200 ha disponible à St-Martin-de-Seignanx", a ajouté
Mattin Etchepare en précisant que l’usine serait composée de trois bâtiments
pour une surface construite de 46000 m2.
Le projet nécessiterait 15 hectares de terre que la
Société Civile Immobilière Garroa, constituée depuis septembre, est prête à
acheter pour un million d’euros. "La SCI est composée de Jean Camblong,
président d’Onetik, Xavier Maurance, son directeur et d’Onetik en tant que
société", ont avancé les conseillers de l’opposition. A ce titre, ils ont
demandé en séance que la mairie puisse traiter directement avec le groupe et non
pas avec l’intermédiaire que sera la SCI. Les sept élus ont aussi réclamé
l’organisation d’un référendum pour que les habitants de Mendionde, "tous étant
des ayants droit du domaine légué à la commune", donnent leur avis sur les deux
projets. N’obtenant pas satisfaction, toute l’opposition a claqué la porte.
Les huit élus de la majorité ont alors voté à
l’unanimité le principe d’étudier la vente de 15 ha à la SCI Garroa ainsi que la
rédaction d’un sous-seing privé. La mairie, qui a pourtant la maîtrise d’ouvrage
d’une étude de 76000 euros sur le projet agro-bio, estime que celle-ci ne donne
aucun élément précis sur les modalités de financement du futur pôle.
"Qu’on nous laisse présenterle projet"
Les porteurs du projet agro-biologique ont été conviés par le maire de Mendionde hier matin. C’est là qu’ils ont officiellement pris connaissance de l’existence d’un autre projet sur les terres de Garroa. Si les élus en sont informés depuis le printemps, l’association BLE, le centre de formation des apprentis d’Hasparren et la fédération Arrapitz, partenaires de la mairie, n’en ont pas été avisés jusqu’à hier. Ils ont donc profité de l’occasion pour demander qu’eux aussi puissent présenter leur dossier devant les 15 conseillers. "Nous avons demandé cela à quatre reprises durant la réunion, sans que le maire ne daigne nous dire oui. C’est le mépris le plus total, il n’y a aucun respect pour le travail mené depuis trois ans", a commenté un responsable de BLE. Les porteurs du projet agro-biologique estiment que les inquiétudes des élus sur le financement de leur projet sont légitimes. "L’étude n’a pas pu être menée jusqu’au bout du fait du projet d’usine. Il nous faut cette base pour aller chercher des garanties. Pour l’instant, on ne nous permet pas d’aller plus loin", ont déploré les porteurs du projet. Ils ont avancé que des formes juridiques existent où partenaires publics et privés font vivre ensemble des projets.
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