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Le JPB > Sujet à la une 2006-10-11
Familles au scalpel de jeunes réalisateurs
·La onzième édition du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz explore les noirceurs familiales

Il se dit et s’écrit beaucoup que les valeurs familiales sont en hausse, ou encore, à nouveau de retour. Sans retomber dans le famille je vous hais, la nouvelle génération de cinéastes en explore les noirceurs. Du moins par ceux qui ont été retenus dans la sélection de la onzième édition du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz. Le film d’ouverture diffusé hier soir, Pardonnez-moi, l’illustre à sa façon, en faisant éclater des vérités que l’on voudrait bien enfouies, à la manière d’un Festen.

Ces premiers ou deuxièmes films de réalisateurs, pas forcément jeunes, flirtent avec le pathos comme dans la contestée Concha d’or ex aequo à Donostia Mon fils à moi avec Nathalie Baye, décrivent des familles azimutées dans Le dernier des fous ou dans The room, mais ouvrent aussi la possibilité du bonheur en dépit des accablements (une résilience à la Cyrulnik ?) avec Amor en defensa propia. Des jeunes cinéastes, qui à la différence de nombre de leurs homologues en littérature, ne se limitent pas à l’introspection. Certains élargissent même le cercle familial en faisant se confronter les cultures, musulmane et juive dans Mauvaise foi, ou en faisant plonger ses racines dans l’Histoire comme avec Les fragments d’Antonin dans la Grande guerre.

C’est néanmoins avec le sourire que les membres du jury sont arrivés au Pays Basque hier midi. Bien avant les projections. Un jury présidé cette année par l’actrice Sandrine Bonnaire, avec à ses côtés notamment, l’auteur à succès Bernard Weber (celui des Fourmis) qui profite du séjour pour dédicacer son dernier livre samedi à 11h à la Maison de la presse. Dans le hall d’arrivée de l’aérogare de Parme, on pouvait également distinguer la silhouette du réalisateur George Lautner, responsable du comité technique de l’association organisatrice du Festival le président en est Bernard Marie, dont la manifestation connaît davantage de pérennité que le malheureux Festival ibérique d’Arcachon.

Le sourire devrait également être au rendez-vous en clôture de festival avec Prête-moi ta main d’Eric Lartigau, hors compétition, avec le duo Chabat-Gainsbourg, samedi à 19h30 au Jai Alai [5/8€ contre 3/5€ pour les autres projections]. Ainsi que dans sa version libertaire avec l’exposition de photographies sur Jean Vigo au Jai Alai jusqu’au samedi.

Famille enfin, jeudi soir au Jai Alai, avec les Borhinger, père et fille, dans le film tiré du livre éponyme et autobio de Richard, C’est beau une ville la nuit. Pathos encore ?



« Un Festival de catégorie respectable »
Comment fait-on une sélection de films ?

D’ores et déjà, des producteurs qui vont tourner leur film l’année prochaine m’ont fait connaître leur sujet ; le film n’est pas encore tourné, on prend contact tous les deux mois, et si je me rends compte en début d’année que le film ne sera pas prêt pour octobre j’abandonneŠ Il y a donc une recherche de films en perspective de tournage. Il y a aussi des relations avec les distributeurs. Là c’est devenu une complicité depuis une décennie : ils m’envoient leurs programmes des mois à l’avance, et à partir de là je vois les premiers ou deuxièmes films qui pourraient correspondre à leur venue à St-Jean-de-Luz. Une fois que le film est tourné, j’en vois des extraits ou des copies avec mon épouse. Nous allons au Festival de Cannes où il y a une section qui s’appelle le marché du film (réservé aux professionnels), où l’on voit des films, parfois à l’état brut, et où l’on fait notre choix. Puis enfin, nous avons nos correspondants à l’étranger. Ce qui fait que pour en retenir 12 [dont 10 en compétition], nous avons vu entre 50 et 60 films. Un peu moins que l’année dernière car tout de suite on a flashé sur certains films.

Comment qualifieriez-vous cette 11e sélection ?

Je suis mal placé pour dire, Œils sont tous bons’... Les sujets qui sont présentés ne sont pas d’une folle gaieté car, malheureusement, les jeunes réalisateurs filment ce qu’ils voient autour d’eux. Alors évidemment c’est plutôt noir. Il n’y a que le film de clôture qui est une comédie. Nous avons voulu finir en gaieté avec Prête-moi ta main avec Alain Chabat qui est une immense drôlerie. Là tout le monde va nous pardonner. On n’a jamais vu, ou depuis longtemps, un couple comme Chabat-Gainsbourg. En plus, pour la première fois, on voit un Alain Chabat romantique ! et Charlotte Gainsbourg drôle !

Comment se situe le Festival de Saint-Jean-de-Luz dans le champ des Festivals de cinéma ? Un Festival de 2e ou 3e division ?

Il y a des centaines de festivals. Je n’ai pas la prétention d’avoir l’exclusivité totale de tous les films qui vont être présentés là. Pour ne rien vous cacher il y a le Festival de Colmar qui est en même temps que nous, il y a le Festival d’Auch,Š nous nous entendons très bien avec ce dernier, c’est-à-dire que les films passent à Saint-Jean-de-Luz avant d’aller à Auch. Je peux ainsi vous assurer avec certitude que le film de ce soir [mardi] le film d’ouverture Pardonnez-moi de Maïwenn est une première publique totale.

On ne peut pas dire que le festival de Saint-Jean-de-Luz est de première catégorie. Il n’y en a que deux en France, c’est Cannes et Deauville. Nous faisons partie du peloton des Festivals respectables, puisque les grandes télés et les grands journaux viennent à St-Jean-de-Luz, c’est M6 qui va faire une émission en direct, c’est TPS, c’est Canal... Si les grandes radios viennent c’est qu’elles y trouvent un intérêt.

Les films primés à Saint-Jean-de-Luz font-ils carrière ?

Il y en a qui n’ont pas fait carrière du tout. Par exemple, le film espagnol qui a gagné l’année dernière, Semen una historia de amor de Ines Paris. Malgré la qualité du film reconnue par les professionnels et le public à St-Jean-de-Luz, et en dépit du succès qu’il a eu en Espagne (plus de 400 000 entrées),Š je ne sais pas comment s’y sont pris les producteurs espagnols, mais ils n’ont pas trouvé de distributeurs en FranceŠ Cela peut encore arriver, mais un an après ce serait étonnant. Il y a aussi ceux qui ont connu des succès en salles comme Se souvenir des belles choses, le premier film de Zabou.

Est-ce que les difficultés de carrière d’un film sont liées au fait de n’être ni un film français ni un film américain ?

Pour ce qui est des films américains, je ne vous cache pas que beaucoup de gens m’ont dit Œmais pourquoi tu ne programmes pas de films américains ?!’ Pour le seul film d’outre-Atlantique programmé à St-Jean-de-Luz, on m’avait promis que le réalisateur serait là, et en fait il est allé à Dinard et à Deauville... Nous n’avons pas envie de programmer des films qui sont passés partout ailleurs. Bon dans notre sélection il y a un film qui sera présenté la veille à Colmar, ensuite il y en a qui sont passés à Locarno ou à Saint-Sébastien. Mais en France, c’est St-Jean-de-Luz qui débute pour ces films-là. Je ne veux pas présenter un film qu’on ne viendra pas voir... C’est pour ça que je ne veux plus de films américains. Les journalistes vont les voir à Deauville et puis c’est tout.

Un film européen, même primé à St-Jean-de-Luz, n’est-il pas condamné à ne pas être diffusé, distribué ?

Pour vous contredire il y a eu un Terre et cendres, film afghan d’Atiq Rahimi en 2004, qui a eu un succès remarquable dans les cinémas art & essai en France. Ou encore Un 32 août sur terre, un film québécois qui a également fait une remarquable carrière en salles après la seconde édition du Festival de St-Jean-de-Luz.

Iban ETXEZAHARRETA


 
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