Rugby à VII - Ideki tournoi international
Du rugby au campus et vice versa
·Ideki attaque la semaine prochaine sa 9e édition, la dernière du maître en la matière Viguera
"Cela fait déjà 16 ans que nous sommes sur le pont" souffle René Viguera, le maître d’¦uvre du rugby universitaire dont cette 9e édition d’Ideki sera sa dernière. Il a annoncé presque sur la pointe des pieds son intention de passer la main, "effectivement c’est ma dernière année" a-t-il lâché timidement. Pas question pour autant de connaître avant l’heure le nom de son successeur, "j’ai ma petite idée, mais vous me permettrez de ne pas vous la dévoiler" souriait-il face aux journalistes présents. Une chose est sûre, le campus perdra à la fin de l’année une personnalité du sport universitaire, l’élément incontournable dès que l’on parle du rugby à l’université et bien sûr le créateur de la formule Ideki qui n’a cessé de grandir au fil des années. Le tournoi de rugby à VII, devenu international depuis quelques années déjà, aura d’ailleurs lieu les 17, 18 et 19 octobre prochains à Bayonne, Biarritz et Saint-Sébastien. Cette 9e édition bouclera donc la boucle de René Viguera. Pas celle de la compétition.
Ideki 2006 connaîtra peu d’altérations par rapport à son édition de 2004. De par les obligations naturelles d’abord, mais surtout parce que ce genre de tournoi exige une organisation trop lourde à gérer par des simples étudiants : "Il faut savoir que nous avons un budget de 70 000 euros, 250 sportifs à gérer pendant trois jours..." difficile de passer à la vitesse supérieure. Les étudiants n’ont même pas pu profiter de la prochaine Coupe du Monde, pour cueillir des nouveaux sponsors privés : "ça n’a pas vraiment facilité la tâche" avouait l’un des 50 qui y travaillent depuis plus d’un an.
Euskadi et Espagne
C’est donc logiquement que les 14 centres de Haut Niveau de l’Hexagone déplaceront leurs délégations jusqu’à la Côte basque. Des sélections auxquelles il faudra ajouter celles de Montpellier, d’Euskadi "les relations que nous entretenons tout au long de l’année nous y oblige" remarque Viguera. Mais il faudra également compter sur l’équipe Nationale Universitaire d’Espagne, celle de Brunel (Angleterre) et de Bristol (Angleterre). Sans oublier l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), organisatrice de l’événement.
Bien sûr, les journées Ideki démarreront comme toujours le mardi par une conférence-débat à l’amphithéâtre de Bayonne. Et si le dopage avait retenu l’attention des sportifs et médecins il y a deux ans, la Coupe du Monde ne pouvait pas passer au travers cette année. Autour du thème "Coupe du monde de rugby, jeu et enjeu" la soirée donnera le coup d’envoi à la campagne "Ovale universitaire" qui se prolongera tout au long de l’année scolaire, jusqu’au championnat du monde. Participeront notamment des personnalités de la trempe de Bernard Lapasset, président de la Fédération Française de Rugby, Serge Blanco, président de la Ligue Nationale de Rugby, Max Godemet, Jean-Claude Skrela, Patrice Lagisquet, Serge Betsen, Richard Dourthe...
Pas de pros
Côté pelouses, l’hippodrome des fleurs à Biarritz (phases qualificatives et quarts de finale), Anoeta à Donostia (demi-finales) et Jean Dauger à Bayonne (finales) accueilleront les rendez-vous sportifs. Et si le haut niveau sera sans aucun doute au rendez-vous, il faudra se passer des stars qui jouent dans le Top 14 "vous ne connaîtrez presque personne" avertit René Viguera, "aujourd’hui, les joueurs professionnels ne sont plus à l’universalité. Le rugby a pris un tel virage que c’est presque impossible d’allier une carrière professionnelle au rugby avec une longue carrière scolaire. C’est dommage mais c’est comme ça" déplore-t-il.
Peu importe, car si Ideki ne renonce pas à proposer une compétition alléchante, il ne partage non plus les mêmes valeurs que le sport professionnel. À ce sujet, Viguera remarque que l’universitaire reste toujours le parent pauvre du sport et plus encore dans le rugby "qui fait encore de la résistance" par rapport à d’autres sports plus médiatisés.
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