Le temps des acclimatations est terminé. Après une semaine de jeu où les parties de poule ont mis chacun à sa place, l’heure de vérité a sonné pour les pilotari en quête d’un titre de Champion du Monde à Mexico. La victoire sera désormais la seule issue qui permettra de continuer en lice. À partir de demain, le trinquet de Tulyehualco et le mur à gauche de San Juan Itxayopan accueilleront les demi-finales de ces XVes Championnats du Monde.

Et concernant la main nue individuelle en trinquet, le programme est quasiment déjà fixé pour l’équipe de France. En effet, les Argentins qui en découdront avec l’Espagne pour la 3e et 4e place de la poule, ne semblent pas en mesure d’inquiéter l’hernaniar Unai Alvarez, joueur qui a encore fait forte impression face au cubain Quesada "Papapa".

La défaite essuyée hier soir par le landais Benesse, face à Loquillo, n’y change donc pas grand-chose. Les tricolores devront passer le cap du Gipuzkoar pour espérer prendre le relais de Waltary dans cette modalité.

L’opposition basco-landaise devrait d’ailleurs tenir toutes ses promesses et la délégation de l’équipe de France risque d’être sérieusement mise à l’épreuve si l’on s’en tient au sentiment de Loquillo. Selon le Champion du monde par équipes, c’est bel et bien le Gipuzkoar qui l’affrontera en finale. Une chose est sûre, Cuba a définitivement perdu sa place en poule forte. Les Sud-américains disputeront la prochaine Coupe du Monde, réservée aux quatre meilleurs mais démarreront chez les plus faibles lors des prochains Championnats du Monde dans quatre ans.

Belascain-St-Esteben passent

Cette même compétition, mais par équipes, est également dominée par les Mexicains. Ils ont terminé premier de poule et disputeront la demi-finale face au perdant de la rencontre qui oppose aujourd’hui Cuba à l’Espagne. L’équipe de France, elle, défiera le vainqueur, puisqu’hier, Christophe Belascain et Peio Saint-Esteben ont pris le dessus face aux cubains Izquierdo et Quesada. À noter que ce dernier "doublait" après avoir déjà perdu la partie précédente en individuel. Mais le plus probable est que Loquillo et Santamaria se présentent en finale face à la paire Bélascain-Harotzarene, vraisemblablement les titulaires que Thierry Itoiz a retenus.

Le feu à Ixtaiopan

Et pour cause, les Labourdins ont enfin proposé une prestation à la hauteur de leurs possibilités. Le senpertar Eneko Bessonart, impérial dans son rôle d’arrière, et le cadet des Poueyts dont l’audace a surpris plus d’un pilotazale, ont assuré la victoire (22-17) et une qualification directe en demi-finale par la même occasion.

En clair, le droit de garder le repos aujourd’hui, ce qui n’est pas négligeable vu le nombre de parties à disputer en peu de temps. Et c’est vrai que les Mexicains ont été totalement dominés par les Basques. Cela dit, malgré tout, Orlando et Olivos ont quand même réussi à inquiéter leurs adversaires, notamment sur la fin. Une défense à toute épreuve à l’aide de la volée azpitik et des effets perturbants dès que la pelote ne dépassait pas le quatre, ont bien failli jouer un mauvais tour aux hommes de Philippe Hirigoyen. "Avec les Mexicains, ce n’est jamais fini, on l'a vu aujourd’hui encore", avouait l’arrière de Saint-Pée, éprouvé par l’effort fourni. La rencontre a pourtant démarré sur les chapeaux de roue pour les Labourdins. Bessonart a fait parler sa puissance de la main droite, renvoyant régulièrement son vis-à-vis jusqu’au neuf, tandis que Mikel Poueyts a alterné les demi-longues avec des deux-murs parfaitement exécutés. Dans cette configuration, les locaux s’affairaient à leur défense et les rares fautes directes de leurs adversaires pour rester dans la partie. Car, alors que l’on croyait tout décidé lorsque le speaker d’Ixtaiopan annonçait 17 à 9 pour les Basques, les Aztèques se sont dangereusement rapprochés jusqu'à 21-17. Il ne restait qu’un point à inscrire, mais par le plus facile précisément. Heureusement, d’un sang-froid digne d’un pilotari expérimenté, le joueur de Biarritz AC a magistralement exécuté le deux-murs qui scellait définitivement le sort de partie : "Je l’ai tiré (le deux-murs) et heureusement car on commençait à être très fatigués. J’ai tenté ma chance et c’est passé", déclarait-il à la fin de la rencontre.