Deux films s’interrogent sur l’avenir de l’homme sur la terre. Dans Children of men (Zabaltegi), le réalisateur Alfonsi Cuaron (Y tu mama tambien) propose une visite de Londres en 2027. Un univers cauchemardesque, rues peuplées de zombis, les émigrés encagés comme des chiens, un policier armé derrière chaque habitant. Le scoop du jour : le plus jeune habitant de la planète vient de mourirŠ à dix-huit ans. Les femmes, ou les hommes ou les deux sont devenus stériles. La race humaine est en voie de disparition.

Elle l’est déjà, aujourd’hui, dans les déserts d’Afrique, où Marion Hânsel a planté sa caméra. Si le vent soulève les sables (sélection officielle), beau titre pour ce film à couper le souffle, adapté du roman Chamelle de l’écrivain Marc Durin-Valois.

"En Afrique, nous ne pleurons plus, nous n’avons plus de larmes. Il faut juste avancer, jour après jour, car rester, c’est mourir", déclare tranquillement Issaka Sawadogo, l’acteur burkinabe, pendant la conférence de presse. Avancer vers l’eau qui disparaît, marcher sans relâche, traverser des déserts mortellement beaux, perdre les siens, un à un, enlevés par les bandes armées, morts d’épuisement sur la route, tués d’une balle. Se dépouiller de tout pour survivre peut-être.

À Londres, c’est une sans-papiers, africaine, écartelée entre résistants et policiers qui mettra au monde un enfant. Les armes se tairont un moment, mais pas plusŠQui peut arrêter l’horreur ?

Dans ce désert c’est sa fille qui, finalement, va sauver le père de la mort. Elle qu’il a pensé supprimer à sa naissance. Encore une bouche à nourrir, et une fille qui plus est ! "Oui, j’ai fait un film féministe", reconnaît Marion Hänsel (superbe personnage de Mouna, la mère), mais réaliste. Dans cette Afrique mise à sac, où les guérillas sont plus nombreuses que les puits, c’est des femmes que viendra l’espoir.