Ce qu’il en sait, qui il est et ce qu’il cherche, le Léon, voisin de Lola, vous mettrez deux heures pour l’apprendre. Un (gros) poil de trop. Resserré, ce film, eût été plus digeste. Il démarre très, très lentement et on a du mal à ne pas sombrer dans l’ennui, pris en otages que nous sommes par ce drôle de Parisien, à moitié autiste qui tient son journal sur les faits et gestes de cette Dolores, ex-prostituée tout droit venue de sa Mancha, à point nommé pour combler le vide sidéral qui s’installe chez lui à la mort de sa mère. Tourné à Paris et banlieue, ambiance lugubre assurée. Premier long-métrage d’un réalisateur connu pour son travail à la télé. Et certainement influencé par Almodovar à qui il emprunte une actrice, Lola Duenas (Volver), et quelques scènes de Parle avec elle. Sans l’humour vital du grand Pedro, hélas : Lola lit l’horoscope et vit en fonction de ce qu’on lui annonce, bonne idée pas assez exploitée, dommage ! "Je veux que mon film ne ressemble à aucun autre", a pourtant déclaré en conférence de presse le réalisateur Javier Rebollo, venu défendre cette coproduction hispano-française qui évoque également un autre succès, Mar a dentro, d’Alejandro Amenabar, dans lequel joue également l’actrice Lola Duenas. Très attendu à Saint-Sébastien, le film en compétition pour la Concha d’or a pourtant reçu un accueil assez froid. Une vingtaine de spectateurs, lassés par la lenteur du film, ont même quitté la salle au bout d’une heure de projection. Hier c’était Nathalie Baye qui nous étouffait avec sa folie, aujourd’hui c’est Léon, avec la sienne. On va commencer à se méfier des séances de midi au Kursaal, et s’asseoir près de la sortie.

Lo que sé de Lola,

de Javier Rebollo. Espagne. Sélection officielle.