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Le JPB > Pays Basque 2006-08-16
Les anti-corridas se rassemblent à Bayonne
·A l’occasion de la corrida du 15 août, ils se sont donné rendez-vous devant les arènes et face aux aficionados

Une première hier dans la longue histoire des corridas bayonnaises. Nouveauté hors des arènes et non dans l’enceinte taurine, pour ce qui était le premier rassemblement des "anti-corridas" de l’histoire devant "la plazza de Toros de Lachepaillet".

"Pour le 15 août, nous avions demandé un stand dans Bayonne afin de sensibiliser les gens à ce spectacle d’un autre temps qu’est la corrida. Mais Jean Grenet, Maire de Bayonne, nous a refusé l’emplacement sans motif. Dès lors nous avons décidé de nous rassembler devant les arènes. Une première pour nous", selon Patricia Zaradny secrétaire du Crac, Comité Radicalement Anti-Corrida, à l’origine de ce rassemblement.

Pour la novillada du matin, plus de cinquante personnes, venant de plus de six départements, s’étaient positionnées devant l’entrée principale, pancarte à la main. Pour les aficionados, cela ne représentait qu’un "groupuscule insignifiant", pour le Crac c’était "déjà une première victoire, car il faut de la volonté pour venir manifester devant l’enceinte même du spectacle et face aux aficionados". Pour la secrétaire du Crac, le mot d’ordre de la journée, était "la manifestation de notre opinion dans le calme et le silence, sans animosité ni violences."

Ne pas répondre aux provocations

Surtout ne pas répondre aux provocations, comme celle de ce torero, en route pour sa novillada, passant devant les "anti-corridas" les deux index levés à la face des manifestants derrière les vitres de la fourgonnette qui emmène les jeunes toreros. Drôle de geste pour une personne devant incarner "le sang-froid et la classe".

Cette manifestation d’hier fait suite à la campagne d’affichage qui avait eu lieu à la même époque l’année dernière, où l’on pouvait voir la photo d’un taureau ensanglanté mis à mort dans une arène accompagnée du slogan "Corrida la honte". Cette campagne avait d’ailleurs fait grand bruit, au point même qu’un des afficheurs, Decaux Avenir, "avait refusé d’honorer son contrat d’affichage avec le Crac deux jours seulement avant le début de la campagne d’affichage, sous prétexte d’un risque de trouble à l’ordre public." Aujourd’hui le Crac est toujours en procès avec l’afficheur, "qui ni avoir subi des pressions pour se retirer". "Cette année Decaux Avenir a refait le coup du retrait tardif pour une campagne d’affichage contre la corrida dans Paris et les grandes villes du sud de la France. Au final, la campagne n’a pu être vue qu’à Paris", selon la secrétaire du Crac. Malgré tous ces désagréments, les "anti-corridas" sont plutôt satisfaits, "les affiches ont généré plus de 300 appels téléphoniques l’an dernier, et 100 personnes de Bayonne ont par la suite adhéré au Crac. Pour le rassemblement d’aujourd’hui, nous souhaitons apporter des réponses à ceux qui viennent pour la première fois voir une corrida, et qui ne savent pas vraiment où ils vont. Des gens se sentent mal après avoir vu pour la première fois ce spectacle barbare." Ce rassemblement est aussi l’occasion pour les "anti" de faire passer leur message et de tenter de récolter quelques signatures pour leur pétition, bien que cela soit pratiquement impossible devant les arènes. "Actuellement nous avons récolté plus de 60000 signatures partout en France, dont plus de 300 provenant de personnalités politiques, de personnalités du monde du sport, des arts et de l’actualité, comme Michel Rocard, Michel Drucker, Walter Spanghero, Hubert Reeves..."

Article 521.1, alinéa 3

La revendication principale des "anti" pour arrêter "le massacre", "l’abrogation de l’alinéa 3 de l’article 521.1 du code pénal". Cette loi interdit tous les sévices graves et les actes de cruauté qui seraient pratiqués sur des animaux, l’alinéa 3 "autorise cette torture sous couvert de traditions locales". Pour le Crac, "la pratique tauromachique est en contradiction totale avec l’essence même d’une République une et indivisible puisque ce qui est réprimé par une amende de 30000 euros et 2 ans de prison sur l’essentiel du territoire français est permis par la loi sur une petite partie du sud de la France".

Outre cette demande, les "anti-corridas" demandent dans un premier temps "l’interdiction de l’accès lors des corridas aux mineurs de moins de 18 ans". "On nous parle constamment de la violence de nos jeunes, que faut-il penser, d’un spectacle prônant la violence et la torture. Imaginons les dégâts que cela peut entraîner chez un adolescent, chez un être en pleine construction," pour Patricia Zaradny.

Mais ce combat semble aussi loin d’être gagné... la novillada de ce mardi 15 août au matin était gratuite pour les moins de 14 ans. Le rassemblement s’est poursuivi jusqu’au début de la corrida de 18h dans le calme, sans qu’aucun incident ne soit à déplorer.


 
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