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Le JPB > Sujet à la une 2006-04-28
Le château d’Arbérats en vente pour près de deux millions d´euros
·La Caisse d’Allocations Familiales de Gironde va se séparer du domaine, deux acheteurs au moins sont en lice

Fini la coloet les cris des enfants dans la cour du château! La Caisse d’Allocations Familiales de Gironde, propriétaire du Domaine d’Arbérats a décidé de se séparer de son bien et plusieurs acheteurs seraient sur les rangs. Aucune information ne filtre toutefois sur les projets de ces derniers. La municipalité n’en sait pas davantage.

Cela fait maintenant plusieurs semaines que le centre de la CAF ne fonctionne plus en termes d’accueil, même si un couple de gardiens vit encore sur la propriété pour l’entretenir. Régulièrement, le château accueillait des colonies de vacances mais aussi, "pour rentabiliser", des mariages, des séminaires et parfois des familles en vacances dans les deux appartements aménagés dans les murs du domaine.

"Notre conseil d’administration a décidé de se séparer des établissements collectifs car ils génèrent un fort déficit. Nous avons en outre une consigne de notre organisme national qui est de ne pas garder ce genre de structures en gestion directe", explique Marie-Christine Falleur, sous-directrice de la CAF 33.

"Nous ne sommes pas là pour faire du bénéfice", ajoute-t-elle. "Par contre nous avons une consigne forte de la Cnaf qui est de ne pas dilapider l’argent qui a permis d’acquérir et d’entretenir ces établissements. C’est de l’argent de nos fondations sociales qui va être ensuite affecté à des aides aux familles", commente la sous-directrice en précisant que les biens seront vendus "au minimum à la hauteur de leur valeur nette comptable". Un chiffre que la CAF33 n’a pas voulu dévoiler.

Dans la commune, on avance que l’organisme demande 1,8 million d’euros pour le domaine, qui comprend également plusieurs hectares de parc. La CAF n’a pas voulu confirmer ce chiffre mais déclare néanmoins qu’il "n’est pas loin de l’ordre de grandeur". Il y a quelques mois, le Service des Domaines a par ailleurs procédé à une estimation des lieux qu’elle évalue à 1,2 million d’euros. "Cette estimation est inférieure à la valeur de la propriété, nous avons fait beaucoup de travaux d’amélioration, avec de l’argent national donc nous ne pouvons pas dilapider ces fonds", explique Marie-Christine Falleur.

Si des offres au-delà de la valeur nette sont faites à la CAF, celle-ci ne compte pas "cracher dessus". "C’est autant que l’on peut réinvestir pour nos familles", indique la sous-directrice.

Pour l’instant, deux acheteurs potentiels seraient sur les rangs après qu’une précédente tractation a échoué en novembre dernier. Les négociations sont même en cours avec l’un d’eux. "Ce ne sont pas des acheteurs directs mais plutôt des porteurs de projets qui négocient avec des acheteurs", a avancé M.-Christine Falleur. Elle dit ne pas savoir si le bien est destiné à un usage privé. "De ce que j’en sais, ce serait plutôt des projets à usage collectif mais pas forcément social".

Selon la CAF, l’acheteur pressenti devrait certainement rencontrer la mairie prochainement pour lui exposer son projet. Cette dernière n’est pour l’instant "au courant de rien" même si elle sait que le château est en vente depuis un an. "Nous n’avons ni les moyens d’acheter, ni les moyens d’avoir des exigences" quant à l’utilisation future du bien, commente Sauveur Bacho, maire de la commune de 280 habitants.

De toute façon, la CAF n’envisage pas de donner de priorité à une collectivité publique. "Non car nous sommes un organisme privé", explique-t-elle. "Le principe de non-dilapidation des fonds vaut aussi bien pour un privé qui rachèterait que pour un public", ajoute-t-elle.

L’offre de l’acheteur pressenti "peut se faire assez vite" selon la CAF33. Le conseil d’administration de celle-ci (sa prochaine réunion doit avoir lieu à la mi-mai) devra ensuite se prononcer et la Cnaf à son tour. "Donc rien ne se fera avant l’été", affirme la sous-directrice.



Entièrement rasé et rebâti au XIXe siècle
Cela fait plus d’un demi-siècle, depuis 1945, que le château d’Arbérats est aux mains de la Caisse d’Allocations Familiales de la Gironde. Il faut remonter à l’an 1000 pour trouver la première évocation du Seigneur d’Arbérats dans des documents historiques. Selon les recherches effectuées par Jean-Pierre Lapouble, fils de la commune, aujourd’hui maire de Sallespisse, et passionné de la vie de la demeure, la lignée des D’Arbérats s’éteint au XVIe siècle après mariage avec la famille D’Armendaritz. Les D’Armendaritz-D’Arbérats, élevés au grade de Baron en 1650 vont régner sur ce patrimoine, renforcé d’une quinzaine de propriétés foncières, jusqu’en 1840. Après la révolution, la famille a beaucoup perdu de sa puissance financière, ses biens sont hypothéqués et elle quitte le château. Celui-ci est alors racheté par un certain D’Arthez, dit Le Milord, qui avait fait fortune en Angleterre. Il le donnera ensuite en héritage aux D’Arthez-Lassalle, dont Armand fut maire d’Arbérats. Son épouse, qui avait "la folie des grandeurs" d’après M. Lapouble, décida alors de raser tout l’édifice pour en faire construire un nouveau sur le même promontoire, entre 1885 et 1890. La famille mène alors grand train avec une classe fortunée qui fréquente Biarritz, des princes russes notamment. Une vie au-dessus de ses moyens puisque, à la mort d’Armand D’Arthez-Lassalle en 1918, celui-ci est ruiné et tous ses biens sont vendus aux enchères en 1920. Sa veuve et ses enfants se réfugient alors dans un moulin à Ascain. Les petites propriétés foncières sont rachetées par la bourgeoisie saint-palaisienne et un musicien, M. Orcel, acquiert le château et le terrain l’entourant. Le domaine fut ensuite revendu à Pierre Gire, un architecte réputé puis à des hommes d’affaires avant l’acquisition par la CAF33 en 1945.

"Le château a toujours connu une vie, il n’a jamais été abandonné ni n’est tombé en ruines", souligne Jean-Pierre Lapouble.


 
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