"Faire aussi bien que l’an dernier", les dirigeants du Tau Baskonia avaient placé relativement haut la barre en début de saison. Le challenge semblait même utopique, voire impossible, notamment après les départs plus que notoires de l’entraîneur Dusko Ivanovic (FC Barcelone) et des joueurs de la trempe de Macijauskas et Calderon, aujourd’hui en NBA. Sauf que depuis l’arrivée de Velimir Perasovic aux commandes de la première équipe gasteiztar, le mot impossible a été rayé du vocabulaire de Vitoria. Avec des nouveaux joueurs, et un esprit de gagneur à toute épreuve, les Basques ont fait leur petit bout de chemin européen pour se présenter de nouveau à la "finale à quatre" au parquet Sazka Arena de Prague parmi les quatre meilleures équipes européennes aux côtés de Tel-Aviv, Barcelone et le CSKA Moscou ; à un pas de la finale perdue l’an dernier. Et comme le destin fait bien les choses, les Gasteiztar auront une double revanche à prendre ce soir à l’occasion de la première demi-finale. Les hommes de Perasovic affrontent effectivement la formation qui les avait privés de leur premier titre d’Euroligue en 2005. Alors que le Tau semblait avoir fait le plus dur en écartant le grandissime favori moscovite en demi-finale devant ses 20 000 supporteurs, les coéquipiers de Scola étaient revenus bredouilles de leur périple russe. Ce soir, les Gasteiztar ont une belle occasion de prendre une revanche en se qualifiant pour la grande finale et en privant les Israéliens d’un doublé auquel ils aspirent.

Les coéquipiers de l’Argentin Scola seront d’autant plus motivés que se qualifier pour la finale à quatre n’a pas été une maigre affaire. Tau Baskonia a notamment dû livrer une incroyable bataille chez le Panathinaikos en quart de finale avant d’arracher son billet demi-finaliste.

Tel-Aviv favori

Bien sûr le titre de l’Euroligue est le titre suprême auquel prétend tout joueur ou entraîneur européen, un challenge qui n’a pas échappé au coach du Tau : "bien sûr, je suis un compétiteur et dans ce sens j’aspire toujours à la victoire de mon équipe, mais encore plus cette fois-ci parce que le titre de l’Euroligue est un rêve pour tout entraîneur".

En bon perfectionniste, Velimir Perasovic a analysé le jeu de l’adversaire pour se rendre compte qu’il va falloir frôler la perfection pour espérer l’emporter : "Maccabi est une formation qui marque très facilement, avec des très bons passeurs, on a l’impression qu’on ne peut pas les défendre, et pour cause, en plus d’être concentrés du début à la fin il faudra proposer une copie sans failles avec un travail défensif constant". Selon le coach des Basques, Tel-Aviv a franchi un palier par rapport à l’an dernier : "Ils ont gagné en agressivité, ils ont aujourd’hui une défense beaucoup plus performante".

En revanche, Perasovic ne compte pas trop sur la pression que pourraient subir les hommes de Pini Gershon, obligés de défendre leur titre : "Certes, le fait de devoir l’emporter à tout prix peut effectivement jouer des mauvais tours, Moscou en avait fait les frais l’an dernier, mais cela n’arrivera pas à Tel-Aviv parce que c’est une équipe habituée à ce genre de rendez-vous. La seule pression qu’ils subiront sera celle qu’on pourra leur infliger sur le parquet, si on fait un bon match".

L’autre demi-finale mettra aux prises les Catalans du FC Barcelone face au CSKA Moscou, deux clubs en quête de reconnaissance européenne même si Russes et Barcelonais ont déjà plus d’un titre continental dans leurs vitrines.

À noter que l’entraîneur des "blaugrana" Dusko Ivanovic se présente à nouveau sa candidature au titre, comme l’an dernier, mais cette fois-ci avec le FC Barcelone. Ivanovic n’a d’ailleurs pas hésité à coller l’étiquette de favori à son ancien club, le Tau Baskonia. Quant aux Moscovites, l’échec de l’an dernier n’est pas encore effacé. Le nouvel entraîneur Ettore Messina ne veut toutefois pas en entendre parler : "ce qui s’est passé à Moscou les années précédentes ne m’intéresse pas" a-t-il déclaré "Pour moi c’est ma première année au CSKA et nous sommes aux portes d’un titre européen".