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Le JPB > L'opinion > La parole à 2006-04-28
Dominika DAGUERRE / LAB
Contre la précarisationet la marchandisationdes travailleur-ses

Grâce aux mobilisations conjointes des jeunes, lycéens, étudiants, précaires et des travailleurs-ses salarié(e)s, nous avons obtenu l’abrogation du CPE. Au-delà de l’importance de cette victoire particulièrement parce qu’elle a permis de mettre en évidence l’ampleur du refus des réformes du gouvernement et de mesurer la force que nous représentons ne nous leurrons pas: nous n’avons obtenu que l’arrêt temporaire des mesures visant la "libéralisation" totale dudit "marché du travail". L’expression est significative : "marché" du travail où le/la travailleur-se vend sa force de travail, son temps... que l’employeur achète et entend utiliser au mieux. Pour rentabiliser au maximum ce temps qu’elle considère lui appartenir puisqu’elle l’a acheté, l’entreprise exige de pouvoir l’adapter aux aléas de l’activité. D’où, selon cette logique, la nécessaire flexibilité du travail, donc des travailleurs, qu’on prend, qu’on jette, qu’on paye le moins possible, qu’on utilise uniquement le nombre d’heures strictement indispensables et pendant lesquelles ils doivent être au maximum de leur rentabilité, quitte à fractionner la journée, comme le font souvent, entre autres, les employeurs de la grande distribution.

C’est ce vers quoi tendent toute les réformes libérales.

Cette logique était celle de l’époque de l’essor du capitalisme au XIXè siècle et c’est bien ce qui nous permet de parler de régression sociale. En pire... parce que l’évolution socio-économique des dernières décennies a déstructuré les classes sociales et fragilisé l’ensemble des travailleur-ses en même temps qu’elle rendait inadaptées les structures syndicales existantes. Par ailleurs, le chômage de masse, l’utilisation des emplois précaires en tout genre... ont rendu très difficile toute forme de contestation et d’organisation collective des travailleur-ses, surtout pour les jeunes, les femmes parce qu’ils/elles sont souvent peu qualifié(e)s et/ou sans expérience. À titre d’exemple, un tiers des moins de 29 ans sont en CDD ; 30 % des femmes de 15-59 ans travaillent à temps partiel en 2004 (contre seulement 5 % des hommes), souvent non choisi, dans des emplois peu qualifiés à horaires morcelés. À l’autre bout, la précarité s’étend aux dits "travailleurs âgés". Ces catégories forment la majorité de l’ensemble des travailleur-ses et, de ce fait, leur situation annonce l’évolution du monde du travail, en même temps qu’elle tend à devenir la norme.

Ainsi, les jeunes sont aujourd’hui bien malgré eux/elles, les pionnier(e)s des transformations du monde du travail. Leur détermination dans la lutte contre le CPE et l’élargissement progressif de leurs revendications montrent qu’ils l’ont compris. Ils nous montrent la voie à suivre. Il ne faut pas oublier que le CPE n’était qu’un amendement de la loi dite de "l’égalité des chances" qui comporte également, l’introduction du travail de nuit pour les jeunes à partir de 15 ans et l’apprentissage à partir de 14 ans. Nous devons en obtenir l’abrogation dans sa totalité. Nous devons également nous battre pour le retrait du CNE, contrat nouvelle embauche, qui permet aux petites entreprises (de moins de 20 salarié(e)s) d’embaucher avec la possibilité de licencier sans aucun motif, ni justification pendant deux ans.

Nous ne devons plus accepter la précarisation des emplois, avec la multiplication des contrats précaires y compris dans la fonction publique ou assimilée (les vacataires, contractuels, tous les contrats aidés...). Les contrats aidés concernent aujourd’hui 2 millions de personnes et sont le plus souvent de faux emplois, non qualifiés, extrêmement précaires et mal rémunérés. Source de pauvreté pour les salarié(e)s concerné(e)s, ils ne sont que de fausses solutions au problème du chômage et affaiblissent la protection sociale de l’ensemble des salarié(e)s, puisqu’ils sont exonérés de charges. En fait tout est fait pour dispenser les entreprises de l’obligation de rémunérer correctement leurs salariés et de leur assurer un vrai emploi, à temps plein, en CDI... Au mieux l’Etat compensera (les minima sociaux), au pire, les entreprises sont d’avance exonérées de toute responsabilité par le discours dominant sur le fameux "déclin" de la France, sur la croissance économique insuffisante...

Il est dans la même logique question de modifier le contrat de travail et il est probable que la prochaine offensive ira dans ce sens. On parle de l’abolition du CDI, de la fusion entre CDD et CDI. Certains proposent de lier la protection sociale à la personne et non plus à l’emploi. Les entreprises ne seraient-elles pas alors complètement dédouanées de toute forme d’obligation vis-à-vis de leurs salarié(e)s et de la collectivité en matière d’emploi et de protection sociale ?

Il est vital au sens fort pour des millions de travailleur-ses pauvres et leurs familles de n’accepter aucun recul et au contraire de regagner des droits.

Nous devons utiliser la dynamique et l’espérance créées par la mobilisation sans équivalent depuis 1995 et les luttes intergénérationnelles menées, pour y ¦uvrer. Faisons du 1er mai une journée de mobilisation importante, le départ d’un combat sans répit pour plus de justice sociale.


 
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