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Le JPB > Sujet à la une 2006-01-06
Une chance de s’en sortir après la prison
·Projet, unique en son genre, "LOTU" aide les jeunes ayant été condamnés par la justice à trouver un emploi

Sur le chantier, Stéphane est un employé comme un autre. Mais tous les soirs, ce jeune homme de 25 ans, rentre dormir à la Maison d’arrêt de Bayonne. Depuis septembre 2005, il est en semi-liberté. Il a été condamné à 14 mois de prison, pour de petits actes de délinquance. Aider les jeunes dans la situation de Stéphane à trouver un emploi "normal", sans subir de discrimination ou demander de favoritisme, c’est le pari de "LOTU".

Ce programme, unique en son genre, a vu le jour au Pays Basque, l’été dernier. Il s’agit d’un réseau réunissant, autour de la Mission Locale Avenir Jeunes Pays Basque, divers acteurs du monde de la justice, de l’entreprise, et du logement. Ces organismes travaillent ensemble, pour permettre aux jeunes ayant eu des ennuis avec la justice de trouver un emploi, "Nous jouons cartes sur table avec les employeurs. Nous ne leur demandons pas de faire du social, nous voulons juste qu’ils donnent une chance à ces jeunes" explique Serge Prisselkoff, conseiller en insertion à la Mission locale.

Si cette initiative a pu voir le jour, c’est grâce au financement du Fonds Social Européen. Une centaine de jeunes âgés de moins de 26 ans (dont 20% de filles) devraient en bénéficier. Tous ont eu affaire au Tribunal de Grande Instance de Bayonne,"mais la majorité des jeunes que nous suivons ne sont jamais allés en prison. Beaucoup ont ainsi eu des peines de travaux d’intérêt général" nuance Serge Prisselkoff.

Aujourd’hui, vingt personnes "sous main de justice" ont trouvé un emploi grâce à LOTU. "C’est la Mission locale qui m’a aidé. Moi, je n’avais pas spécialement envie de bouger, je m’en foutais un peu. Mais j’avais besoin d’argent, alors j’ai accepté, et puis j’ai découvert que ce boulot me plaisait" raconte Stéphane. "Jamais je n’aurais fait ces démarches de moi-même. J’ai des difficultés pour lire et écrire et je ne suis pas un grand bavard, alors comment voulez-vous que je trouve un travail ?". Au moment d’embaucher Stéphane, Jean-Pierre, son patron actuel, n’a pas hésité un seul instant. "Je ne lui ai même pas demandé ce qu’il avait fait. Il était motivé pour travailler, c’était tout ce qui importait. Si personne n’aide les jeunes dans sa situation, on n’avancera jamais" déclare-t-il.

Désormais, Stéphane est en formation continue. Il prépare un diplôme de maçon-coffreur-bancheur et son employeur lui a promis un CDI. Il voudrait un jour s’installer à son compte. "Je n’ai pas l’intention de faire à nouveau des conneries. Je veux gagner ma vie honnêtement. Ce qui me pèse, c’est cette formation. Je n’ai jamais aimé l’école. Je sais que cela va me faire du bien, je veux devenir indépendant, ne plus avoir à demander à un copain d’écrire à ma place. Mais retourner en classe (il soupire), cela ne va pas être évident" explique le jeune homme.

Accompagnement personnalisé

"LOTU" offre à chaque jeune un accompagnement personnalisé et leur permet de trouver un logement. "Nous les aidons à s’insérer dans la société. C’est la seule façon d’éviter les récidives. Lorsque je reçois ces jeunes, je commence par les rassurer. La plupart sont issus de milieux difficiles, ils ont l’impression de n’être bon à rien, Après avoir été condamnés, ils sont au fond du trou et surtout, ils sont en colère. Ils détestent "ce système" qui n’a jamais rien fait pour eux. Je suis là pour qu’ils aient à nouveau confiance" conclut Serge Prisselkoff. L’aide accordée à "LOTU" par l’Europe prendra fin en décembre 2007. Que va-t-il se passer après ? La question reste posée. Les membres de la Mission locale espèrent obtenir des financements de l’Etat, mais rien n’est encore sûr.



Une problématique qui dépasse les frontières
Parallèlement à l’action menée localement, "LOTU" a mis en place un partenariat transnational avec d’autres pays européens travaillant eux aussi, sur le problème de l’insertion. Les membres du projet sont ainsi en relation avec la Pologne, la Slovaquie, l’Italie et la Communauté Autonome basque. "Il s’agit de comparer les méthodes utilisées, de comprendre les différences existant entre nous, pour parvenir à travailler ensemble" explique Fantxoa Hastaran, coordonnateur du projet.

Hegoalde, un projet similaire à "LOTU", a vu le jour, grâce à l’aide du Fonds Social Européen. Il s’agit de "LAMEGI", un programme initié par le Gouvernement basque, qui tend à lutter contre toute forme d’exclusion. Celle quesubit les anciens détenus, mais aussi celle dont sont victimes les sans-abri, les étrangers ou les réfugiés.

Les membres de "LOTU" travaillent donc en étroite collaboration avec la Communauté Autonome Basque. "Nos partenaires judiciaires, tels que le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, se sont rapprochés de leurs homologues du sud. Beaucoup de jeunes du nord sont en effet emprisonnés outre Bidassoa, et vice-versa. Cette coopération nord-sud permettra de faciliter leur réinsertion" ajoute-t-il.


 
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