Retenue et battue à mort pendant trois jours dans son appartement
·Une Donostiar de 40 ans est décédée jeudi à l’hôpital des suites de blessures provoquées par son partenaire
Begoña Bohoyo, une Donostiar âgée de 40 ans, est morte jeudi des suites des blessures provoquées par son compagnon, qui l’avait retenue et battue pendant trois jours dans leur domicile à Hendaye. Selon l’Ertzaintza, la police autonomique basque, les faits se sont produits fin décembre, dans l’appartement que la victime et l’agresseur partageaient 2 boulevard de l’Empereur.Toujours selon les informations officielles, ce n’était pas la première fois que l’homme, P.A.E., âgé lui aussi de 40 ans et originaire de Donostia, s’en était pris à la femme. Cette fois-ci ça a été fatalement la dernière. Enfermée à clef dans son appartement, violemment battue, la femme aurait perdu conscience à deux reprises. Le 31 décembre, son troisième jour d’enfer, la victime avait réussi à prendre la fuite à l’aide d’un voisin qui l’a emmenée au poste de l’Ertzaintza d’Irun où elle a porté plainte contre son agresseur. L’état de santé de la femme étant grave, une ambulance l’a transférée à l’hôpital de la Bidassoa. Lors d’un premier examen, les médecins se sont aperçus que la victime présentait des blessures internes très importantes, raison pour laquelle elle a été hospitalisée aux services d’urgences de Donostia-Saint-Sébastien. Mais son corps n’a pas résisté. Elle est décédée jeudi après-midi dans l’unité des soins intensifs de l’Hôpital donostiar.
L’agresseur arrêté
Suite à la plainte déposée le 31 décembre, l’Audience d’Irun a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de l’agresseur présumé, qui a été finalement interpellé par l’Ertzaintza jeudi vers 19h30 à Irun. Selon la presse locale, les agressions "étaient fréquentes" et l’accusé avait déjà été arrêté pour des faits similaires l’année dernière. D’après le récit d’un proche à la presse, la victime "avait été passée à tabac pendant trois jours. Lorsqu’elle est arrivée à l’hôpital de Donostia, elle était détruite de l’intérieur". La victime, Begoña Bohoyo, habitait depuis deux ans cet appartement d’Hendaye avec son partenaire.Ils avaient une fille de quatre ans en commun. Vraisemblablement, l’enfant n’a pas été témoin de l’agression mortelle, car la petite se trouvait avec des proches dans la province de La Rioja. La victime, divorcée, avait également un fils âgé de 20 ans. L’autopsie du corps a été réalisée hier sous l’ordre du Tribunal d’Irun qui s’est saisi de l’affaire. L’agresseur présumé a été entendu hier matin par le juge instructeur et devait être écroué dans la journée. Reste à savoir comment se déroulera l’enquête sur les lieux des faits, l’Ertzaintza qui agit d’habitude en tant que police judiciaire n’ayant pas les compétences de l’accord européen de Schengen pour traverser les frontières. Selon la police autonomique, "c’est au magistrat instructeur de décider de la procédure d’enquête à suivre". La mairie de Pasaia, commune où habitait la femme avant de déménager à Hendaye, a offert à la famille les services juridiques de la municipalité. La mairie de Donostia a par ailleurs annoncé qu’elle se portera partie civile dans le procès. Tous les groupes municipaux ont appelé à manifester lundi prochain à 19h30 sur le Boulevard. Un rassemblement s’est tenu hier soir devant l’Hôtel de Ville d’Hendaye à l’appel de la mairie, auquel la municipalité d’Irun s’est jointe. La famille a invité la population à rendre un dernier hommage à Begoña Bohoyo ce soir à 19h00 en l’église San Fermin de Pasai Antxo.
Le parquet de Bayonne ne se saisit pas de l’affaire
Le procureur de Bayonne n’ouvrira pas d’enquête d’office, les autorités judiciaires du Gipuzkoa s’étant saisies de l’affaire, a-t-on appris hier auprès du Parquet. Les "deux personnes impliquées" étant de "nationalité espagnole", la plainte ayant été déposée à Irun et l’agresseur présumé ayant été interpellé de l’autre côté de la Bidassoa, le Parquet ne voit pas de raison pour se saisir de l’affaire.
N’empêche que les "deux personnes impliquées" habitaient Hendaye et que c’est à Hendaye que le délit a été commis.
La famille avait déclaré à la presse locale son souhait pour que l’accusé soit jugé par les autorités françaises. "L’agression a eu lieu à Hendaye. J'aimerais que la Justice française lui applique la perpétuité", a affirmé un proche aux journalistes.
|
