Euroligue - 9e journée
Pau-Orthez se relance avec une victoire à Madrid
·Les Béarnais ont créé l’exploit là où ils n'avaient pas gagné depuis 1992
La victoire mercredi de Pau-Orthez au Real Madrid, succès "historique" chez un grand d’Europe, a fait autant pour la situation comptable des Béarnais, désormais relancés en Euroligue de basket-ball, que pour le moral d’une équipe qui voit ses progrès réguliers récompensés. Comme en 1987, comme en 1992, l’Elan a écrit sur le parquet des "Merengues" une belle page de son histoire européenne, effaçant la brutale démonstration madrilène du match aller (69-50) et équilibrant son bilan avec le Real (6 victoires chacun en 12 confrontations).Que le succès ait été enregistré face à une équipe en plein doute (9 défaites lors des 12 derniers matches, entre Euroligue et championnat) n’échappe à personne. Mais c’est la capacité de Pau-Orthez à saisir, puis ne plus lâcher, l’opportunité, que chacun soulignait hier. "On a bénéficié de la méforme actuelle du Real qui doutait, on l’a vu de suite, reconnaissait le capitaine Frédéric Fauthoux. Mais on a su en profiter en prenant le score d’entrée. Ensuite on n’a jamais lâché pendant la partie." De l’apport du banc palois (14 points contre 5 aux Madrilènes) à la réaction dans l’adversité (sortie sur blessure de Harrison après 7 minutes), de l’adresse à trois points (6 sur 7 pour Drozdov, comme un clin d’¦il aux neuf paniers primés de Hufnagel en 1987) au sang-froid final aux lancers (Cooper): maints motifs de satisfaction amenaient l’Elan à ne pas bouder sa joie. "Les progrès des derniers temps ont payé. On a confirmé une montée en puissance", analysait l’entraîneur Didier Gadou, en référence aux récentes sorties européennes de Pau, passé tout près en décembre à Sienne et à Malaga, avant d’être récompensé contre Belgrade et enfin mercredi. "Et puis on retrouve ce plaisir intense de battre un gros, sensation qu’on avait perdue ces dernières années."
Objectifs à la hausse
L’Elan, si souvent remis à sa place économique cette saison dans une Euroligue "aux écarts de niveaux démesurés" (Gadou), peut revoir ses objectifs à la hausse et rêver de nouveau à une qualification pour le Top 16 (qui serait sa 2e, après 2003-2004, en six ans d’Euroligue). À condition d’un sans-faute à domicile face aux concurrents directs pour la 5e place : Ulker Istanbul dès jeudi, Sienne le 26 janvier, puis Malaga le 9 février. "On se relance, alors à nous de continuer à bosser et d’assurer les matches à domicile", soulignait un Thierry Rupert déchaîné mercredi, mais tête froide après coup. "Continuons de jouer en progressant, c’est ça le secret."Le sprint qualificatif de janvier-février - c’est le tribut du succès à Madrid - se courra sans l’ailier CC Harrison : victime mercredi d’une fracture de la malléole (torsion de la cheville gauche sur un déséquilibre), il sera indisponible pour six semaines au moins, sans doute le double si des lésions ligamentaires sont confirmées. Pau-Orthez réalise aussi qu’il ne récupérera pas Laurent Foirest avant fin janvier : l’ailier international, absent depuis six mois, ne reprendra l’entraînement avec opposition que dans une dizaine de jours. Face à cette pénurie de joueurs extérieurs, le club va se mettre en quête d’un pigiste médical, pour ne pas voir se briser le bel élan de fin 2005-début 2006.
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