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Le JPB > Sujet à la une 2005-12-16
Lasserre remet sur la table l´incinération des déchets
·Jean-Jacques Lasserre propose que la solution de l’incinération soit étudiée à nouveau en Pays Basque

La séance du budget primitif 2006 a dû accueillir un invité de dernière minute, et de taille, hier après-midi. Un invité surprise en quelque sorte, puisque le Conseil Général n’a pas de compétences en la matière, même s’il participe au financement des équipements. La fermeture de l’usine d’incinération de Bacheforès, décidée la veille, a occupé une grande partie des débats de l’après-midi. "Comment s’y prendre pour ne pas aller droit dans le mur ? Allons-nous transporter tous nos déchets ailleurs ? Qui doit arbitrer si personne ne veut des déchets chez soi ?" s’est interrogé Bernard Soudar socialiste béarnais, constatant la fermeture de Bacheforès et la saturation d’un des deux sites béarnais dans les 5 ans.

Jean-Michel Galant, abertzale Baigorriar, est sorti de sa réserve habituelle rappelant la façon dont s’était mis en place Bil Ta Garbi qui gère plus de 100 000 tonnes par an. "Bil ta Garbi a été constitué parce que la population et les élus avaient traîné la patte, alors qu’il y avait à l’époque des solutions territoriales. Face à ce retard, nous avons été obligés de créer ce monstre que personne ne veut, mais qui a le mérite d’avoir mis en place une méthode de travail adoptée à l’unanimité". "Une méthode exemplaire, que des membres de cette assemblée veulent casser" a-t-il affirmé. "Saint-Palais revient à la charge, essayant de faire revenir les élus sur une décision déjà prise. Ceci est extrêmement grave, puisque ça peut faire sauter Bil ta Garbi" a alerté l’élu Baigorriar, souhaitant que l’assemblée départementale soutienne Bil ta Garbi et qu’il n’y ait pas de "machine arrière". Jean-Pierre Destrade en a appelé au calme souhaitant que les communes se prononcent "sans pressions".

Pour Christophe Martin, "les habitants de Bayonne ont payé leur part des nuisances". "Ce qui était présenté comme le fleuron de la technologie européenne, s’est avéré un équipement défaillant, et de surcroît hors normes". Néanmoins, il a émis la rumeur comme quoi le Préfet de Région pourrait s’opposer à ce transfert des déchets basques vers la Gironde, faisant part de son inquiétude.

Pour Beñat Inchauspe, conseiller général Haspandar il y a eu dans ce dossier "nombre d’incohérences et d’indécences". "Après Hazketa et Lamarka notre territoire n’acceptera pas un équipement supplémentaire" a-t-il averti..

Pour l’Angloy Jean Espilondo, il faudrait imaginer des compensations pour les communes qui accepteraient ce type d’équipement. En revanche, Jean Castaing estime qu’aucune compensation quelle qu’elle soit ne pourra changer la contestation de la population face à des projets de ce genre.

Max Brisson, vice-président du Conseil Général biarrot, a demandé de "faire confiance à Bil ta Garbi pour qu’il prenne les bonnes décisions". "Je voudrais saluer la démarche du président Iriart, rationnelle, méthodique et de qualité, loin des passions" a-t-il commenté espérant que le débat ne creusera pas le fossé entre côte et intérieur et assurant que "rien ne se fera dans la précipitation, et rien ne sera imposé : le syndicat est un lieu démocratique" a-t-il assuré.

Le tour des discussions a été fermé par le centriste Michel Maumus et le président Lasserre, jetant un pavé dans la mare.

Pierre Maumus, s’est dit inquiet par le choix fait par le syndicat Bil ta Garbi, éliminant toute incinération. "Des solutions mixtes ne sont-elles pas envisageables ? J’ai peur des mono-filières" a-t-il indiqué.

Pour Pierre Maumus, exporter les 80000 tonnes de Bacheforès n’est pas une solution, à long terme et risque de ne pas l’être à court terme. "Je crains que les départements ne prennent des arrêtés interdisant l’afflux de déchets. Et d’ailleurs c’est une utopie de croire que c’est une solution". Pierre Maumus estime que si Bacheforès fermait, Bil ta Garbi se retrouverait à la merci de la société privée qui gérerait les déchets, et soumis à ses conditions.

Jean-Jacques Lasserre, a pour sa part enfoncé le clou. Après avoir réaffirmé son soutien à la démarche d’Alain Iriart, il a rappelé que son ami amikuztar Barthélémy Aguerre (absent hier) s’était opposé dès le début à une méthode qui exclurait l’incinération. "Toutes les solutions ont-elles été étudiées? N’y a-t-il pas d’autres solutions en Pays Basque intérieur ? Ou sur la côte?" s’est interrogé le président du Conseil Général. "Il faudra peut-être regarder des dispositifs qui utilisent partiellement l’incinération. Nous ne nous interdisons aucune technique, après avoir pris la garantie de leur efficacité" a-t-il lancé, mettant en balance la première décision de Bil ta Garbi, prise à la grande majorité moins la communauté de communes d’Amikuze, qui préconisait l’enfouissement .

Consensus

Mise à part le débat sur les déchets, les débats se sont déroulés dans le consensus. Néanmoins l’opposition socialiste a indiqué qu’elle présenterait six amendements, dont leur acceptation ou pas par la majorité orientera le vote socialiste.

Jean Pierre Destrade a avancé qu’il s’abstiendrait lors du vote. Il a regretté que le monde associatif ne soit plus assuré du financement public de ses projets. "C’est ainsi le cas avec Euskal Herriko Laborantza Ganbara ignoré par ce budget sur l’agriculture et les filières agricoles". L’élu Hiriburutar a estimé que là le parti pris est évident". "L’exécutif ne veut pas reconnaître la qualité du travail de cette association soutenue par un certain nombre d’entre nous et plus de 110 maires du Pays Basque" a-t-il contesté. Enfin, le budget de la solidarité est "corseté" par le gouvernement dans la loi de financement 2006, qui aurait des conséquences sur le budget des départements.

Hôtels en danger

Dans le seul canton de Baigorri, 16 établissements sont sur le point de fermer, faute de successeur ou de travaux de modernisation trop importants à réaliser, à informer le président de l’exécutif. "C’est une véritable catastrophe, une hémorragie territoriale humaine, sociale, économique. Il nous faut réagir" a alerté Jean-Jacques Lasserre. C’est ainsi que le Conseil Général prévoit un plan de la consolidation de l’économie touristique qui nécessite "des renforcements quantitatifs et qualitatifs de l’offre d’équipement et d Œhébergements". C’est un "nouveau plan pour l’hôtellerie rurale et familiale" que l’élu de Bidache a promis, "une réponse forte, concrète et qui fera date", afin d’améliorer le financement des établissements engagés dans des projets de création ou de modernisation et répondre aux enjeux de la transmission hôtelière.

De Canfranc à -Irun

Jean-Jacques Lasserre qui est également conseiller régional, a tenu à faire le point sur le Contrat de Plan Etat Région remarquant que le crédit de 50 millions d’euros pour le Pau Canfranc ne sera pas dépensé. Il a donc souhaité que cet argent soit utilisé pour renforcer l’axe routier de la vallée d’Aspe. George Labazée, conseiller régional également, a précisé que cet argent irait tout d’abord à la plateforme ferroviaire d’Hendaye Irun afin de soutenir l’autoroute ferroviaire atlantique, et également afin de solutionner le bouchon ferroviaire de Bordeaux, souhaitant que cet argent reste dans le domaine ferroviaire et ne dévie pas vers la route. Le président Jean-Jacques Lasserre a souligné par ailleurs, que le Conseil Général soutiendrait der "toutes ses forces" l’autoroute ferroviaire entre Irun et la région Parisienne.

Dans ce même dossier des transports, l’exécutif a annoncé qu’il envisage de participer financièrement à la mise en place de vols réguliers low-cost dans les aéroports de Pau et de Biarritz. Ce dernier sera doté, enfin, du système d’atterrissage par tout temps.

Environnement

L’environnement et le développement durable feront l’objet d’une session à thème lors du premier semestre 2006. Un plan sera étudié afin d’encourager les énergies propres et renouvelables, Jean Jacques Lasserre a souhaité des "mutations en profondeur, des changements d’habitudes radicaux et une recherche permanente de valorisation d’énergie propre et renouvelable ». En outre, 10 millions d’euros seront consacrés à gérer la ressource en eau et à sécuriser les approvisionnements. La fragilité de la côte basque a été signalée constatant que les ressources exploitées aujourd’hui ne seront pas en mesure de satisfaire les besoins à l’horizon de 20 ans. Monsieur Mommus a indiqué que la sécurité pour la côte labourdine résidait dans les nouvelles sources, et plus précisément des eaux souterraines dans les Landes. 4 milllions d’euros ont été également inscrits afin de moderniser la gestion des déchets, ménagers et flottants.

Handicap

"2006 sera la grande année du handicap" a assuré le président. Ainsi une des deux mesures phares sera la mise en place de la Maison départementale des personnes handicapées. "Pour la première fois, un lieu unique, leur assurera l’accueil, l’information, l’aide, le conseil dont elles ont besoin" a souligné le président. Sauf que ce lieu unique sera situé à Pau. Les handicapés du Pays Basque devront donc attendre l’ouverture d’une antenne à Bayonne qui n’a pas été évoquée pour l’instant, ou devront tout simplement se débrouiller pour se déplacer jusqu’à la cité administrative de Pau



Pompiers à l’unanimité
Le département sera le seul contributeur financier du Centre de secours et incendie en 2008 d’où la nécessité de définir la politique publique de secours. Un état des lieux a été réalisé et une prospective sur trois ans établie afin d’arriver à une convention pluriannuelle entre le département et le SDIS. Un chantier mené par le conseiller général du canton d’Espelette et président du SDIS, Vincent Bru voté à l’unanimité, et qui a reçu les applaudissements de l’assistance, chose peu courante.

Le plan pluriannuel prévoit un programme immobilier de 40 millions d’euros avec des opérations notamment pour améliorer les casernes d’Anglet et Hendaye. Une évolution de masse salariale est prévue à 4% par an. Pour le matériel d’intervention, en revanche, 3millions d’euros par an sont prévus. Soit une augmentation du budget de 11% en 2006 (22 M€), pour ainsi arriver à un budget de près de 40 millions d’euros en 2008.

Les sapeurs-pompiers ont mené 35 667 opérations en 2004, soit 594 interventions pour 10 000 habitants. Le secours aux victimes représente 41% des interventions, 10% pour les accidents de la route et 6% pour les incendies.

Il y a en Pays Basque et Béarn 458 sapeurs-pompiers professionnels, 1467 volontaires, 76 personnels administratifs, 129 personnes au titre du service santé secours médical, et 50 sapeurs pompiers militaires à Artix pour intervenir à Lacq. Le tout sur 48 centres, avec 4 principaux dont un à Anglet.

Port de Bayonne

Christophe Martin s’est interrogé sur l’organisation des secours dans le port de Bayonne. "Les équipements industriels sont concentrés sur la rive droite de l’Adour, à l’opposé de la caserne située boulevard du BAB. Lors d’accident industriel, tout se joue lors des premières minutes" a-t-il rappelé évoquant l’accident d’AZF ou récemment au nord de Londres. Il a ainsi souhaité la mise en place d’une antenne à proximité immédiate de la zone portuaire, sur la rive droite. Vincent Bru lui a répondu qu’un partenariat avec les Landes était en discussion, et qu’un diagnostic est en cours pour pouvoir déterminer quels sont les services à mettre en place, notamment pour faire face aux accidents chimiques.



"Un outil de négation"
H.G.

Le début de la séance a été marqué par une dizaine de militants de Batasuna, déguisés en brebis, piments rouges ou en maisons traditionnelles basques, avec un fond musical de Michel Etcheverry, afin de mettre en scène la vision folklorique du Pays Basque qu’a l’exécutif palois, selon Xabi Larralde porte-parole présent au pied des escaliers du Parlement de Navarre.

Pour Batasuna, le Conseil Général constitue un des outils principaux de négation du Pays Basque au niveau politique, territorial et de défense de l’euskara. Le projet de budget présenté par Jean-Jacques Lasserre est l’expression d’un déni de démocratie qui bafoue la volonté majoritaire des habitants du Pays Basque en faveur d’une institution propre, et qui impose à cette majorité une 2x2 voies qu’elle ne veut pas, selon l’élu Bayonnais.

Le porte-parole de Batasuna est revenu sur la mise en place de L’EPFL qui exclut les communes de l’intérieur. En ce qui concerne l’agriculture, Xabi Larralde a critiqué l’action du Conseil Général qui favorise un modèle basé sur le productivisme et refuse de prendre en compte la Laborantza Ganbara.


 
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