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Le JPB > Sujet à la une 2008-03-27
Une centrale hydroélectrique, nichée au c¦ur du gouffre de la Pierre-Saint-Martin, ouvre mercredi
·Son barrage a été bâti dans l’immense salle de la Verna, aboutissement d’un défi humain de plus de 50 ans

C’est un projet peu banal et vieux d’un demi-siècle qui sera officiellement inauguré le mercredi 2 avril prochain : une centrale hydroélectrique, construite au c¦ur du gouffre de la Pierre-Saint-Martin.

L’eau de la rivière Saint-Vincent est employée ici afin de produire 15 millions de kilowattheure, de quoi alimenter en électricité une ville de 6 000 habitants.

En ces temps de crise de l’énergie, un tel projet interpelle forcément. L’hydroélectricité est une énergie renouvelable. Elle est produite à partir de l’énergie cinétique générée par les courants d’eau. "C’est dans la droite ligne du protocole de Kyoto" rappelle Bernard Bertuola, le responsable du projet pour la Société Hydroélectrique du Midi (Shem), une filiale de Suez à l’origine du chantier. La centrale produit cette énergie au fil de l’eau, c’est-à-dire qu’elle utilise le débit de la rivière tel qu’il se présente, sans stockage.

Six fois Notre Dame

Mais si cette centrale interpelle surtout, c’est parce que son barrage est construit à 700 mètres sous le sommet de la montagne, au beau milieu du plus grand vide souterrain d’Europe, la salle de la Verna. Cette immense coupole de 200 mètres de diamètre pour 190 mètres de haut, parsemée d’éboulis, pourrait contenir six cathédrales Notre Dame. "Ses premiers découvreurs ont cru qu’ils se trouvaient à l’extérieur après l’avoir atteinte" raconte Bernard Bertuola.

Et c’est dans cette cavité que coule la rivière. Quand l’eau est expulsée de la roche pour pénétrer dans la salle, un bassin de quatre mètres de profondeur retient le torrent. Puis une conduite forcée capte l’essentiel de son débit pour la conduire vers une turbine installée quatre kilomètres plus bas à Sainte-Engrâce.

Abandonné pendant 40 ans

Le projet interpelle aussi parce que maîtriser l’eau de la rivière Saint-Vincent est un défi qui date de plus de cinquante ans. Il commence en 1956, lorsque EDF se lance dans la construction d’un nouveau barrage hydraulique.Mais l’opérateur historique renonce après quatre années de forage : le chantier dure beaucoup plus longtemps que prévu pour un site qui s’avère trop petit et aux capacités décevantes. Les galeries sont laissées pour ainsi dire à l’abandon pendant 40 ans. Seuls les spéléologues ont continué de les emprunter, attirés par l’immensité de la salle de la Verna.

Jusqu’à ce que la Shem prenne la relève, en 2001, et concrétise son ambition. Le projet lui coûtera environ 6 millions d’euros, probablement deux de moins qu’il en aurait fallu si EDF n’avait pas creusé les galeries quarante ans plus tôt.

Concertation

L’opération, réalisée dans la discrétion, s’est néanmoins appuyée sur la concertation avec l’association de spéléologues de la Pierre-Saint-Martin, l’ARSIP. "Nous avons été consultés dès le départ et avons participé au pilotage" confirme Jean-Paul Guardia, le président adjoint de l’association. "Le cahier des charges a été respecté : des études sur le biotope ont été menées, tous les déchets de chantier ont été évacués, la cabane en bois vétuste qui servait de refuge aux spéléologues et d’abri aux ouvriers a été détruite, la Shem financera la construction d’une nouvelle".

Les enquêtes publiques avaient rencontré de nombreux avis favorables. Pour les spéléologues, la mise en lumière de cette cavité historique et spectaculaire est l’occasion de démocratiser leur activité, méconnue du grand public. Les collectivités locales ont là l’occasion d’aménager l’accès au tunnel et le rendre accessible aux touristes, dans le courant de l’année.

Les habitants de la vallée pourront assister au résultat les 5 et 6 avril prochain, lors de deux journées porte-ouvertes. L’inauguration officielle du barrage, elle, aura lieu le mercredi 2.



Impact écologique : paradoxalement, la centrale profite à l’écosystème local
Le projet de centrale hydroélectrique de la-Pierre-Saint-Martin n’a soulevé aucune polémique sur le plan de son impact écologique.

Il y a de quoi être étonné. L’hydroélectricité qui y est produite est certes considérée comme une énergie propre et inépuisable, contrairement au pétrole ou au gaz naturel. Mais nombreux sont les barrages qui, en déviant ou bloquant les cours d’eau, ont conduit au dépeuplement des rivières en espèces migratrices (anguilles et saumon notamment).

Ici, en l’occurrence, la situation est plutôt inverse. "Non seulement nous ne perturbons en aucun cas l’écosystème, mais en plus l’eau que nous dévions est rejetée dans le gave de Sainte Engrâce. Et il est souvent à sec à cet endroit-là" explique Bernard Bertuola. Au lieu de priver le cours de son eau et de son milieu poissonneux, la structure les lui rend. "Nous sommes devenus les amis des pêcheurs" conclut le responsable du projet.

Le bilan en gaz à effet de serre des systèmes hydroélectriques est globalement jugé positif. Il faut cependant plusieurs années avant que le CO2 dépensé lors de la construction d’une centrale soit compensé par l’électricité produite.

Certains scientifiques pointent également du doigt les barrages comme de gros émetteurs de méthane, un gaz vingt fois plus dévastateur que le CO2 en terme de réchauffement climatique. Mais l’alerte est surtout valable pour les pays chauds et tropicaux, comme le Brésil.


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