Grenelle de l’Environnement, rapport Stern, changement climatique, les préoccupations environnementales occupent le devant de la scène. Cette omniprésence a inspiré l’auteur Mattin Irigoien qui les a hissées sur les planches par le jeu des comédiens de Kitzikazan/k. La jeune troupe amikuztar, forte cette fois de sept comédiens, inaugure sa seconde pièce samedi à Ainhice-Mongelos puis dimanche à Domezain.

Cette nouvelle ¦uvre en euskara prend le nom de "Loreak mendian, ondarkinak lurpean eta bideak gainean" qui pourrait se traduire par "les fleurs se trouvent en montagne, les déchets sont enfouis sous terre et les routes passent par-dessus".

L’auteur évoque le Grenelle de l’Environnement, l’écologie, le changement climatique, "la culpabilité d’habitant de pays riche où le gaspillage foisonne", "la nécessité de faire du compost dans son jardin", etc. Et pour en parler il plante le décor sur l’Everest puis sur un terrain de golf, c’est aussi un moment de poésie qui permet de faire passer quelques idées.

"Plutôt que de faire un rapport scientifique et donc ennuyeux sur le sujet, j’ai préféré traquer le comique, l’absurde et l’émotionnellement poétique qui sommeillent dans tous ces sujets pour peu qu’on y regarde avec un ¦il amusé", explique Mattin Irigoien. "On ne peut néanmoins pas appeler cela de la comédie. C’est un texte d’auteur. Je dis ce que je pense du sujet, un sujet qui est bien plus large que l’écologie pure et les petites fleurs. Le thème va bien plus loin dans notre vie quotidienne, il sous-entend aussi nos petites démissions quotidiennes", précise-t-il.

La pièce est constituée de huit tableaux qui se succèdent, sans lien entre eux si ce n’est ce rapport à l’environnement. La particularité du spectacle sera également d’inclure la participation de deux bertsulari entre chaque tableau. Des noms prestigieux puisque c’est Maialen Lujanbio et Eztitxu Izagirre qui prendront part à la première représentation, Andoni Egaña et Uxue Alberdi se produiront le lendemain. "Ce n’est pas un mélange des arts, puisque le bertsularisme chez nous ça a toujours été cela: des improvisateurs qui réagissent à des faits. Cette association enrichit la pièce et lui donne un rythme", déclare Mattin Irigoien.

Les bertsulari se sont laissé convaincre sans problème. "Pour une fois, on ne leur demande pas de se mettre dans la peau d’un personnage mais de donner leur point de vue. Ça les intéresse", affirme l’auteur.

"Loreak mendian..." se caractérisera aussi par sa forme. Les comédiens ne seront pas sur une estrade face au public mais en son centre. De cette aire circulaire, ils se promèneront aussi dans le public. "La proximité nous importe beaucoup, c’est une façon pour le spectateur de s’identifier au comédien et vice-versa".