Physiquement diminué mais l’esprit toujours vif, Jean-Pierre Destrade a délivré son dernier discours de conseiller général à l’occasion de la pose de la première pierre du collège de Saint-Pierre-d’Irube à Ametzondo. Occasion de rappeler qu’il a porté le dossier durant 20 ans, de rendre hommage au soutien d’Henri Grenet, alors président du conseil général, et de tacler son successeur François Bayrou qui avait écarté le projet au profit de Lescar. C’est son successeur Jean-Jacques Lasserre qui débloquera les 15M¤ nécessaires à cette réalisation qui ouvrira ses portes à 600 élèves à la rentrée 2009. "Rien de plus exaltant" comme projet pour un élu selon l’ancien député socialiste qui termine son troisième mandat sur le canton, "injustement lâché par les siens" rappelle le président MoDem du Conseil général qui n’a pas tari d’éloges pour "un élu qui est plus porteur de projets que d’idéologie". Même compliment adressé au maire Alain Iriart qui espère succéder à Jean-Pierre Destrade. "C’est un régal de travailler avec toi" a-t-il ajouté devant une assistance composée des maires du canton, de la sénatrice socialiste Annie Jarraud-Vergnolle, des conseillers généraux Max Brisson (UMP), Monique Larran-Lange (ex-PS), de Bernard Gimenez (MoDem) des candidats Jean-Pierre Vergnolle (PS), Lucienne Laxague (EH Bai),...

Le maire abertzale de Saint-Pierre a salué le projet de collège en argumentant sur la proximité ("nous devons être l’un des rares cantons à ne pas avoir de collège") et sur le fait que cela "désengorgera le collège Marracq" où se rendent les élèves de Mouguerre, Lahonce, Urcuit, Villefranque, mais aussi de St-Pierre lorsqu’ils contournent le collège Camus (lire ci-contre).

L’inspecteur d’Académie Philippe Carrière s’est félicité que le collège disposera d’une section européenne espagnol-français ("les échanges avec nos voisins espagnols ne sont pas assez nombreux"), d’une "section bilangue" basque-français, et d’une unité pédagogique d’intégration (UPI) pour les élèves porteurs de handicaps.

En outre les collégiens bénéficieront d’une architecture contemporaine ayant intégré des critères de développement durable, de la patte du cabinet Seigneurin-Leibar (également acteurs du projet d’éco-quartier à St-Jean-de-Luz). Respect et jeu avec la topographie, respect de la morphologie urbaine (vis-à-vis des riverains pavillonnaires), orientation pour obtenir un confort thermique et d’ensoleillement, enterrement partiel de locaux et de parkings, simplicité, fonctionnalité,...

L’inspecteur également a rendu "hommage à l’homme" Jean-Pierre Destrade. Si le nom de l’établissement n’est pas encore arrêté au Département, si à la mairie de St-Pierre on plaide pour un nom local, l’ancien héraut socialiste a cité Jean Jaurès pour qui "la démocratie a le devoir d’éduquer l’enfance et l’enfance a le droit d’être éduquée (...). Il n’appartient à personne, ou particulier, ou famille, ou congrégation, de s’interposer entre ce devoir de la nation et ce droit de l’enfant". Ou comment raviver le combat pour la laïcité "quand l’actualité récente fait craindre une atteinte à son principe".