"La place forte de Barthélémy Aguerre peut prendre l’eau et se révéler très fragile", a avancé hier Sauveur Bacho en annonçant sa candidature aux élections cantonales sur Amikuze. Le maire d’Arbérats se voit au second tour, pour affronter le conseiller général sortant, pourtant fort de 55% des suffrages dès le premier tour en 2001.
La figure historique du mouvement Avenir du canton sera à nouveau en lice pour les prochaines élections sur le canton de Saint-Palais. Fort cette fois d’un mandat de maire d’Arbérats et d’élu à la Communauté des Communes d’Amikuze. Sauveur Bacho compte en effet beaucoup sur les retombées de cette action publique pour améliorer son score de 2001.
Il a indiqué hier que les 32% des voix qui s’étaient exprimées en sa faveur à l’époque "constituent une base solide de départ".
"Le soutien officiel exprimé par la fédération départementale du Parti Socialiste apporte une nouvelle dimension à notre candidature", a ajouté Sauveur Bacho, qui était accompagné de sa suppléante Chantal Erguy.
Le PS (4,80% des voix en 2001) avait pourtant avancé le nom de Michel Larre pour porter ses couleurs sur Amikuze. Hier ce militant socialiste, également membre d’Avenir du canton, était aux côtés de Sauveur Bacho pour lui exprimer son "engagement total et sans condition".
"La fédération du PS apporte son soutien à Sauveur Bacho. C’est un candidat qui défend les valeurs de gauche depuis longtemps et ses axes de campagne s’intègrent dans les sept points présentés par le parti socialiste sur le département", a expliqué Michel Larre. Il a ajouté que l’objectif est d’abord de faire échec à Barthélémy Aguerre "adoubé par l’UMP dont la politique gouvernementale est antisociale".
Hier le candidat d’Avenir du canton était entouré de membres de son comité de soutien parmi lesquelles figurent bon nombre d’abertzale. Il a toutefois estimé que la présence concurrente d’un candidat de la coalition Euskal Herria Bai (qui avait réalisé 5,8% des voix en 2001) était "normale et logique". Il a rappelé son engagement sur des sujets tels Laborantza Ganbara, Batera, l’euskara et a ajouté que "dans le canton, telle qu’on connaît la situation, il fallait une autre candidature portée par un élu qui a des responsabilités à la communauté des communes".
"Le candidat d’EH Bai n’est pas un adversaire, nous avons mené des travaux en commun. Mon seul adversaire, c’est Aguerre et j’espère qu’on pourra s’affronter sur nos idées", a-t-il avancé.
Par ailleurs, Sauveur Bacho s’est récemment fait féliciter par Marcel Arnaud, président de la communauté des communes, qui lui avait confié la charge des questions sociales à l’intercommunalité. Dans le même temps, le maire de Béhasque tenait des propos acides à l’endroit de Barthélémy Aguerre, en la présence de ce dernier, lors des v¦ux de la communauté des communes, début janvier. Faut-il voir là la possibilité d’un soutien à droite pour S. Bacho ? "Je n’ai pas à m’exprimer au nom de Marcel Arnaud. C’est vrai que des liens ont été tissés. Je prends en considération le fait que mon travail soit reconnu", a commenté le maire d’Arbérats.
Sauveur Bacho croit en ses chances. La façon dont Barthélémy Aguerre a géré le dossier de la transnavarraise pourrait jouer en défaveur de l’élu de droite selon lui. "Ce dossier a montré que sur le respect des populations, il a encore beaucoup à apprendre" a estimé le maire d’Arbérats. La situation française et le fait que "l’icône Sarkozy perde des plumes" pourraient aussi conduire les habitants d’Amikuze "à dresser un carton jaune" au Président de la république en sanctionnant son soutien local Barthélémy Aguerre.
Sauveur Bacho s’est engagé à défendre des "valeurs humaines et sociales" de justice et de solidarité. Il veut donner sa place au "débat démocratique" et à l’action "participative". Le rôle des services publics de proximité est également primordial à ses yeux tout comme la maîtrise du foncier ou encore l’agriculture de qualité.