L e 4 février 2008, les députés et sénateurs français réunis à Versailles (tout un symbole !) vont perpétrer un putsch institutionnel sans précédent.

En 2005, trompée par ses propres instituts de sondage, forte du consensus droite / P.S. Social-libéral, la bourgeoisie monopoliste pensait obtenir une ratification massive du traité par les urnes, nullement satisfaire une aspiration de démocratie directe. Cette "erreur" ne sera donc pas commise deux fois.

La défaite amère des forces réactionnaires leur a servi de leçon, comme le démontre la décision de Sarkozy de ne pas recourir aux risques d'un nouveau référendum.

Il convient d'être lucide : En 2005, déjà, le T.C.E. aurait été adopté dans de telles conditions par 90% de la représentation parlementaire, tant est grand le divorce entre les élus et les aspirations populaires.

La majorité nationale qui a dit NON au traité n'a rien à espérer du prochain vote de Versailles. Le Parti Socialiste, qui défendait voici peu la nécessité du recours au référendum, a trahi une fois de plus ses engagements et se rallie à la procédure voulue par les capitalistes européens et français.

Aujourd'hui, force nous est de constater que l'action de certaines forces progressistes, prolongeant le camp du NON et appelant à l'exigence d'un référendum ne pourra empêcher l'accomplissement du forfait.

Les petites pétitions qui ont circulé dans le pays ne pourront faire pencher la balance.

La vérité oblige à reconnaître que le combat contre le Traité de Lisbonne et sa politique, va nécessiter une longue guerre de position multiforme syndicale et politique ; l'émergence dans le sillage du NON d'une véritable résistance populaire anticapitaliste :

- Sur le plan social et syndical par la mobilisation des forces du travail, des étudiants, des retraités, à partir de leurs revendications quotidiennes, notamment autour de la défense devenue centrale du pouvoir d'achat, de l'augmentation des salaires et pensions.

- Sur le plan politique, par la dénonciation du putsch institutionnel du pouvoir, d'explication du contenu du traité et de dénonciation de la politique capitaliste néolibérale d'appauvrissement, de précarité, de surexploitation, de guerre.

- Par la démonstration du lien existant entre la bataille politique de classe menée par Sarkozy et celle de l'Europe de répression antisociale et anti-immigrés.

- En exigeant le départ de la France de l'OTAN et de l'U.E. ainsi que le retrait des corps expéditionnaires de l'impérialisme français.

Une nouvelle fois, la bourgeoisie capitaliste montre son véritable visage. Sa référence constante à la "démocratie" et au suffrage universel masque sa violation réelle des droits démocratiques quand les résultats électoraux, malgré le conditionnement des médias, ne sont pas conformes à ses vues.

L'Union Européenne, créée par les trusts, n'a qu'une finalité : satisfaire les appétits financiers de ces mêmes trusts. Contrairement aux vues des tenants du NON "euro constructifs", l'U.E. n'est pas réformable et ne sera pas, non plus, un jour "démocratique".

Les structures engendrées par l'impérialisme ne peuvent servir de cadre aux transformations sociales, ni répondre aux aspirations des travailleurs. Elles doivent être brisées par la souveraineté populaire !